A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, la ministre de la Santé a détaillé dimanche, le plan gouvernemental pour faire reculer le nombre d’infections au VIH. A cette occasion, Marisol Touraine a notamment annoncé son intention de faire baisser le prix des préservatifs. « Au lieu d'augmenter au 1er janvier comme cela était prévu, le taux de TVA qui leur est appliqué va baisser de 7 à 5,5% », a t-elle annoncé la dans les colonnes du Journal du dimanche.
Des fabricants invités à répercuter cette baisse sur leur prix
La ministre a donc demandé aux fabricants de répercuter cette baisse sur le prix des boîtes de préservatifs. Cela devrait représenter une économie de 10 à 20 centimes d’euro par boîte achetée. Actuellement, leur prix peut varier du simple au double selon le lieu d’achat, avec un tarif minimum de 20 centimes d'euro pou run préservatif. Pour les porte-monnaie les moins garnis, il est également possible d’obtenir gratuitement des préservatifs auprès des plannings familiaux, des centres de dépistage ou des associations de lutte contre le sida. Selon la ministre, cette mesure devrait inciter les jeunes et les moins jeunes à utiliser plus souvent le préservatif pour se protéger.
Une annonce et des réactions contrastées
Cette baisse de la TVA sur les préservatifs a été saluée par plusieurs acteurs de la lutte contre cette maladie. C’est le cas de l'animateur Christophe Dechavanne, promoteur de l'opération "Sortez couverts" qui propose des préservatifs à 20 centimes d'euro pièce, mais aussi du Pr Jean-François Delfraissy, directeur de l'Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS) qui a souligné sur Europe1 que le préservatif était « la pierre angulaire de la prévention ». En revanche, l’enthousiasme a été plus coontenu du côté associatif. Pour Aides et Act Up, l'annonce gouvernementale ne constitue qu'une « goutte d'eau » par rapport aux efforts nécessaires en matière de prévention et de dépistage.
Une campagne pour promouvoir l’usage du préservatif
Selon l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes), l'usage du préservatif serait en baisse notamment parmi les populations les plus concernées par les infections sexuellement transmissibles (IST), principalement les jeunes, les homosexuels masculins et les migrants d'Afrique sub-saharienne.En 2010, par exemple, 34% des hommes de moins de 30 ans disaient l’avoir utilisé, contre 50% en 2004. Ainsi, Marisol Touraine a également annoncé que la sécurisation de la vie sexuelle dès l’adolescence était un axe principal de la lutte contre le VIH. Elle a notamment annoncé le lancement d’une nouvelle campagne de prévention, destinée principalement au jeune public. Son slogan : « Contre le sida, la meilleure défense c’est le préservatif. »La ministre de la Santé a également suggéré d’améliorer l’accès aux soins pour les mineurs et de favoriser le dépistage sans accord parental.