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Infectiologie

Covid : certains vaccins augmentent le risque de syndrome de Guillain-Barré

Par Joséphine Argence

Une étude a récemment alerté sur l’augmentation du risque de syndrome de Guillain-Barré chez les patients ayant reçu une ou plusieurs injections d’un vaccin à adénovirus contre la Covid-19.  

Amornrat Phuchom/IStock
Une nouvelle étude a indiqué que les "vaccins à vecteur adénoviral" augmentent les risques de syndrome de Guillain-Barré.
Le syndrome de Guillain-Barré est une pathologie auto-immune rare pouvant être responsable de séquelles neurologiques graves.
Aucune augmentation du risque de syndrome de Guillain-Barré n’a été constatée chez les patients ayant reçu des sérums à ARN messager.

Dans la lutte contre la Covid-19, différents vaccins ont été développés. On distingue notamment les vaccins à ARN messager, comme ceux des laboratoires BioNTech-Pfizer, et Moderna, et les vaccins à vecteur adénoviral, développés par AstraZeneca et Janssen. Dans le cadre de la nouvelle campagne de vaccination, qui a débuté le 2 octobre en France, les professionnels de santé utilisent principalement celui de BioNTech-Pfizer. 

Le syndrome de Guillain-Barré considéré comme un effet secondaire des vaccins à vecteur adénoviral 

À la suite d’une publication dans la revue Neurology, une étude française a révélé que certains vaccins anti-Covid augmentent le risque de développer le syndrome de Guillain-Barré, une maladie auto-immune rare, qui peut provoquer des séquelles neurologiques graves. Cette pathologie est désormais considérée comme "un effet indésirable potentiel des vaccins à vecteurs adénoviraux contre le Covid-19", a souligné l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (Ansm) dans un communiqué.

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont utilisé des données médicales provenant du Système national des données de santé. Ils ont examiné un panel de 2.229 personnes âgées de plus de 12 ans vaccinées ou non contre le coronavirus, qui ont été hospitalisées pour un syndrome de Guillain-Barré entre le 27 décembre 2020 et le 20 mai 2022. 

Vaccin AstraZeneca : un risque 2,5 fois plus élevé de syndrome de Guillain-Barré

Résultats : la première dose du vaccin AstraZeneca et la dose unique du vaccin Janssen ont été respectivement associées à un risque 2,5 fois plus élevé et 2,4 fois plus élevé de développer le syndrome de Guillain-Barré au cours de la période d’étude de 42 jours. En revanche, l’étude a indiqué que les vaccins à ARN messager, utilisés en primo-vaccination ou en rappel, n’augmentent pas le risque de la pathologie. 

Les scientifiques ont également constaté que le risque du syndrome de Guillain-Barré est plus élevé chez les patients ayant été infectés par le SARS-CoV-2. "Ce surrisque varie selon la gravité de la maladie. Ainsi, il est observé un risque 3,8 fois plus élevé dans les 42 jours suivant un test de dépistage positif et 7,9 fois plus élevé en cas d’hospitalisation", a noté l’Ansm. 

Dans l’Hexagone, les vaccins à adénovirus ne sont plus utilisés dans les campagnes de rappel vaccinal. "Les vaccins à ARN messager (Pfizer et Moderna) se sont progressivement substitués au vaccin AstraZeneca dans la campagne de vaccination, notamment du fait de leur meilleure efficacité contre les risques de forme grave de Covid-19", avait précisé la Direction générale de la santé (DGS) à Ouest France, en janvier 2022. Pour cette nouvelle vaccination, uniquement "les vaccins à ARN messager (ARNm), adaptés au variant XXB.1.5 (sous-variant d'Omicron) sont recommandés en première intention, quel que soit le vaccin administré précédemment", avait aussi indiqué Ameli Santé, la plateforme de l’Assurance Maladie.