"Au cours des 25 dernières années, soit de 1995 à 2020, on a observé une chute mondiale des naissances chez les adolescentes." C’est ce qu’a déclaré, le 10 octobre, le Dr James Kiarie, qui dirige l'unité de contraception et de soins de la fertilité au sein du département de la santé sexuelle et reproductive et de la recherche de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Lors du congrès de la Fédération internationale de gynécologie et d'obstétrique (FIGO), qui a lieu actuellement à Paris, le spécialiste a expliqué que cette baisse des naissances était liée à une réduction des mariages d’enfants, "passant de 31 % à 19 %".
L’utilisation des contraceptifs est passée de 17,8 % à 27,2 % chez les adolescentes
Autre raison : l’utilisation accrue de contraceptifs chez les jeunes. "Chez les adolescents âgés de 15 à 19 ans, le recours aux moyens de contraception est passé de 17,8 % en 2000-2006 à 27,2 % en 2013-2017. C’est une bonne nouvelle, mais les taux sont moins élevés que chez les femmes adultes âgées de 20 à 34 ans. Selon les données, leur utilisation des contraceptifs est passée de 30,9 % en 2000-2006 à 40,3 % en 2013-2017. Cet usage a été systématiquement plus élevé chez les adultes au cours des trois cycles d'enquête", a détaillé le Dr James Kiarie.
Contraception : pourquoi les taux sont-ils plus faibles chez les jeunes ?
D’après le spécialiste, les taux d’utilisation de la contraception sont plus faibles chez les adolescentes, car elles tombent plus souvent enceintes à un âge très jeune en raison parfois des pressions qu’elles subissent pour se marier et avoir des enfants.
Dans de nombreux endroits, les filles n’ont pas facilement accès aux moyens de contraception. Même lorsqu’elles peuvent en obtenir, elles n’ont pas toujours, "en raison des lois et des réglementations", les ressources nécessaires pour les payer, ni les connaissances nécessaires pour savoir où les obtenir et les utiliser correctement. "En outre, elles sont plusieurs à interrompre ou à ne pas prendre de contraception, car elles ont peur des effets secondaires. La crainte la plus évoquée est celle liée à des problèmes à concevoir un enfant plus tard", a précisé le directeur de l'unité de contraception et de soins de la fertilité.
Autre point soulevé : la qualité des services. "Parfois, les professionnels de santé, avec lesquels les adolescentes entrent en contact, ne sont pas assez formés et n’ont pas les compétences nécessaires pour les conseiller et les aiguiller."