- 20 à 30 % des Françaises souffrent d'incontinence urinaire.
- Selon une nouvelle étude présentée lors de réunion annuelle de la Menopause Society, le yoga pelvien et l'activité physique peuvent aider à réduire les symptômes du trouble.
- L'auteure principale de la recherche estime que ces deux activités offrent une stratégie de gestion complémentaire de l'incontinence urinaire intéressante.
Selon les estimations, 20 à 30 % des femmes en France souffrent d’incontinence urinaire. Ce trouble peut entraîner une diminution de la qualité de vie et des problèmes psychologiques. Interrogée dans le cadre de la dernière rencontre annuelle de la Menopause Society, la Dr Alison Huang de l'Université de Californie à San Francisco a reconnu : "En tant que cliniciens, nous nous concentrons généralement sur les traitements que nous pouvons nous-mêmes prescrire, effectuer ou administrer. Nous ne sommes pas aussi bons lorsqu'il est question de recommander ou de soutenir des stratégies de traitement ou de gestion des troubles qui ne reposent pas sur des visites coûteuses ou intensives avec des spécialistes".
Mais, ses derniers travaux apportent justement une réponse concernant les méthodes complémentaires et non-médicamenteuses pouvant aider à lutter contre l'incontinence urinaire. Le yoga pelvien et l'activité physique semblent réduire les symptômes et améliorer la fonction génito-urinaire.
Incontinence urinaire et yoga pelvien : une amélioration des symptômes
La Dr Alison Huang est parvenue à cette conclusion après avoir suivi 240 femmes âgées de 45 à 90 ans souffrant d'incontinence urinaire. Les volontaires étaient réparties au hasard dans un groupe de yoga pelvien (postures de yoga qui font travailler les muscles du plancher pelvien) ou d'un groupe d'activités physiques se concentrant sur les étirements et le renforcement musculaire. Les chercheurs ont évalué les répercussions du trouble urinaire sur la vie des participantes au début de l'expérience puis trois mois plus tard par le biais de trois évaluations : l'inventaire de détresse urogénitale-6 (UDI-6), le questionnaire d'impact de l'incontinence (IIQ) et la perception de l'état de la vessie par la patiente (PPBC).
Au bout d'un trimestre, le groupe de yoga pelvien affichait une amélioration moyenne de son score UDI-6 de 18,9 points et de 38,5 points pour l'IIQ. Les femmes ayant suivi le programme d'exercices physiques présentaient pour leur part un accroissement de leurs scores moyens UDI-6 et IIQ de 13,1 points et 31,4 points respectivement.
Le yoga pelvien et le sport peuvent être utilisés en complément des traitements
Lors de son intervention reprise par le site Medscape, la Dr. Huang conclut que ces deux activités peuvent être une stratégie de gestion complémentaire de l'incontinence urinaire, car elles sont susceptibles d'offrir une amélioration substantielle des symptômes et de la fonction génito-urinaires aux patientes.
"Nous devrions nous rendre compte que, à la quarantaine et à un âge avancé, la santé génito-urinaire est souvent liée à la santé globale", a ajouté l'experte Dr. Huang. "Nous ne devrions pas nous concentrer exclusivement sur les traitements qui s'adressent uniquement aux organes ou aux tissus génitaux ou urinaires. Nous devrions considérer la façon dont la fonction urinaire et sexuelle des femmes est influencée par d'autres aspects de leur santé physique et cognitive."
Incontinence urinaire de l'effort : elle représente 40 % des cas
L'incontinence urinaire affecte principalement les femmes. La forme la plus fréquente est l'incontinence urinaire d'effort en représentant 40 % des cas. Elle se caractérise par la perte involontaire d'urine, non précédée par un besoin d'uriner. Les "fuites" surviennent - comme son nom l'indique - lors d'un effort, parfois minime, comme la marche, une quinte de toux, un éternuement, un rire, le soulèvement d'une charge lourde ou encore un simple changement de position.
Selon l'Assurance Maladie, le trouble apparait :
- dans les suites d'une grossesse multiple ou d'accouchement difficile (assisté par ventouse ou forceps) ou compliqué (déchirure périnéale...) ;
- en cas de prolapsus génital chez la femme ;
- après toute intervention chirurgicale de l'abdomen ou du petit bassin ;
- après une chirurgie de la prostate pour adénome de la prostate ou cancer de la prostate chez l'homme.
Actuellement, les principales options de traitement pour l'incontinence urinaire comprennent notamment les médicaments, la rééducation du plancher pelvien et la chirurgie.