- Les édulcorants peuvent avoir des conséquences néfastes semblables à celles du sucre sur l’organisme.
- Une consommation trop élevée pourrait donc aussi favoriser le développement du diabète de type 2.
- Le diabète de type 2 concerne 90 % des personnes atteintes de cette maladie.
En optant pour une boisson sans sucre, on croit bien faire… Faux, selon le Dr Avinash Hari Narayanan, responsable clinique du London Medical Laboratory : “De nombreuses boissons dites “diététiques” peuvent augmenter les symptômes des diabétiques et affecter gravement ceux qui ne sont pas diagnostiqués”, indique-t-il dans un communiqué.
Les édulcorants ont un impact chez les diabétiques
Pour remplacer le sucre, la saccharine et le sucralose font partie des édulcorants souvent utilisés. “Notre analyse des dernières recherches révèle qu’[ils] sont susceptibles d'augmenter le taux de sucre dans le sang et d'avoir un impact négatif sur le microbiome intestinal, indique le Dr Avinash Hari Narayanan. Des chercheurs de l'Université John Hopkins ont testé des groupes aléatoires de personnes en bonne santé et non diabétiques et ont découvert que les participants prenant de la saccharine et du sucralose présentaient d’importants pics de leur taux de sucre dans le sang”.
Dans cette étude, les scientifiques de l'Université John Hopkins ont découvert que ces deux édulcorants modifiaient les bactéries présentes dans l'intestin et dans la bouche. “Les modifications des métabolites (des composants organiques) présents dans le sang des personnes qui consommaient de la saccharine et du sucralose étaient si impactées qu'elles étaient similaires à celles de personnes atteintes de diabète ou de maladies vasculaires”, indique le Dr Avinash Hari Narayanan. Les modifications du microbiome intestinal peuvent provoquer des pics de glycémie, altérant ainsi la capacité de l'organisme à réguler efficacement les niveaux de glucose.”
Un autre article, publié en 2022 dans la revue Microorganisms, corrobore ces résultats : la consommation de sucralose peut altérer les taux de glucose et d'insuline - hormone produite par le pancréas et qui régule le taux de sucre dans le sang - chez les jeunes adultes en bonne santé.
"Deux essais récents rapportés dans Nutrition Reviews ont montré que la consommation d'un autre édulcorant [très utilisé], l'aspartame, pouvait affecter les taux de glucose, d'insuline et d'une hormone appelée peptide de type glucagon 1 [(GLP1), une hormone intestinale qui intervient dans la régulation du glucose sanguin]” développe le Dr Avinash Hari Narayanan.
Les édulcorants entraînent la même production d’insuline que le sucre
Pourquoi ces édulcorants ont-ils des répercussions comparables à celles du sucre sur l’organisme ? Quand une personne consomme du sucre, son taux de glycémie augmente et l’organe chargé de le réguler, le pancréas, s’active en produisant de l’insuline. Dans une étude publiée dans la revue Journal of Family Medicine and Primary Care, les scientifiques montrent que les édulcorants entraînent une production d'insuline qui n’est pas nécessaire. Cette hypersécrétion d’insuline peut user le pancréas à long terme et favoriser l'arrivée du diabète de type 2, dont souffrent 90 % des diabétiques selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).
Le diabète de type 2 se caractérise par une mauvaise utilisation de l’insuline par les cellules de l’organisme. Les patients souffrent donc souvent d’hyperglycémie, un taux trop élevé de sucre dans le sang. Mais cette maladie peut rester longtemps silencieuse car les symptômes sont discrets selon le Vidal : difficulté à cicatriser, perte de sensibilité au niveau des pieds, troubles de la vision, insuffisance rénale, infarctus ou AVC.
“Ce tueur invisible peut diminuer l’espérance de vie de 10 ans, explique le Dr Avinash Hari Narayanan, qui participe à la campagne de dépistage “Mettez le doigt sur le diabète”. Selon l’Inserm, 20 à 30 % des adultes diabétiques ne sont pas diagnostiqués.