Très utilisé dans les secteurs du bâtiment et des travaux publics, l’amiante a été classé cancérogène en 1977 par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC). En France, son usage a été interdit en 1997. "Toutefois, de nombreux matériaux contenant de l’amiante sont encore en place aujourd’hui et constituent autant de sources d’exposition pour les professionnels et l’ensemble de la population", a alerté l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses).
Une reconnaissance qui ouvre la voie à de "meilleures possibilités d'indemnisation et d’accompagnement"
Des pathologies graves peuvent donc survenir des années après l’exposition à ce minéral. Dans un décret publié le 15 octobre au Journal Officiel, les cancers du larynx et de l'ovaire, provoqués "à la suite de l'inhalation de poussières d'amiante", ont été reconnus en maladies professionnelles. Cette avancée permet désormais aux travailleurs éligibles d’obtenir de "meilleures possibilités d'indemnisation et d’accompagnement". Ils peuvent effectuer une demande de reconnaissance de leur maladie en tant que maladie d'origine professionnelle auprès de leur caisse d'assurance maladie.
La reconnaissance de ces deux pathologies en tant que maladies professionnelles résulte de travaux menés par la commission spécialisée des pathologies professionnelles du Conseil d’orientation des conditions de travail (COCT) et de l’Anses.
Cancer de l’ovaire et du larynx : des pathologies "sous-déclarées et sous-reconnues"
En septembre 2022, l’Anses avait notamment prévenu que les cancers de l’ovaire et du larynx liés à une exposition professionnelle à l’amiante étaient "sous-déclarés et sous-reconnus". "D’après les données fournies par la Caisse nationale d’assurance maladie, seules 130 demandes de reconnaissance du cancer du larynx en maladie professionnelle associée à l’exposition à l’amiante ont été examinées entre 2010 et 2020. Durant cette même période, six demandes de reconnaissance de cancers des ovaires ont été déposées", peut-on lire dans les conclusions de l’étude menée par l’autorité sanitaire.
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