Selon l’Assurance Maladie, chaque année environ 80.000 personnes font un infarctus du myocarde appelé aussi crise cardiaque. Il peut être défini comme la destruction d'une partie du muscle cardiaque. La plupart du temps, l'infarctus laisse des séquelles car certaines cellules cardiaques sont irrémédiablement détruites.
Infarctus : l'administration de 3 protéines pour prévenir l’insuffisance cardiaque
Après une crise cardiaque, certains patients peuvent développer une insuffisance cardiaque. Cette maladie chronique est due à une incapacité du coeur à remplir correctement son rôle de propulsion du sang dans l’organisme. Un traitement et un mode de vie sain peuvent permettre de modérer l’aggravation et de réduire les épisodes de décompensation nécessitant une hospitalisation des patients.
Selon l’Assurance Maladie, la crise cardiaque représente la cause la plus fréquente d'insuffisance cardiaque. Des chercheurs se sont posé la question de comment limiter les risques d’insuffisance cardiaque après un infarctus du myocarde. Le résultat de leurs travaux a été publié dans la revue Science Translational Medicine.
Les scientifiques ont découvert que l'administration de trois protéines après une crise cardiaque était susceptible prévenir l’apparition de l'insuffisance cardiaque. Ils ont utilisé une technologie appelée "FunSel", qui a permis d'identifier ces trois protéines humaines parmi plus de 1.000. Il s’agit de Chrdl1, Fam3c et Fam3b.
Administrer une de ces protéines après un infarctus
"C'est la toute première fois que des facteurs potentiellement curatifs pour le cœur sont directement identifiés pour leur potentiel thérapeutique", expose Mauro Giacca, l’un des auteurs des travaux dans un communiqué. Les expériences réalisées en laboratoire sur des souris ont montré que ces trois protéines préviendraient les dommages cardiaques après un infarctus et écarteraient ainsi le risque d’insuffisance cardiaque.
"N'importe laquelle des trois protéines que nous avons identifiées peut être administrée immédiatement après une crise cardiaque pour minimiser les dommages cardiaques et ainsi prévenir l'insuffisance cardiaque, développe Mauro Giacca. Il n'y a pas eu d’avancée significative dans ce domaine depuis longtemps, nous sommes donc très enthousiastes de cette découverte."
Pour l’instant, l’efficacité des ces trois protéines n’a pas encore été testée sur les humains. "Le potentiel de cette thérapeutique est extrêmement important et pourrait révolutionner les traitements pour les patients à risque d'insuffisance cardiaque, précise Ajay Shah, professeur et directeur du British Heart Foundation Centre for Research Excellence au King's College de Londres. Il n'existe aucune thérapeutique préventive efficace pour la détérioration du tissu cardiaque à la suite d'un [infarctus du myocarde], il s'agit donc d'une avancée majeure dans ce domaine.