- La stéatose hépatique non alcoolique est devenue la cause la plus fréquente de maladie hépatique chronique dans le monde. Rien qu’en Europe, on estime qu’elle touche plus de 25 % des adultes, et sa prévalence augmente chez les jeunes obèses ou en surpoids
- D'après l'étude, les bébés ayant un faible poids de naissance, inférieur à 2,5 kg, ont quatre fois plus de risque de développer une stéatose hépatique non alcoolique plus tard dans leur vie.
- On compte plus de 200.000 personnes touchées par la stéatose hépatique non alcoolique en France.
Attention aux bébés ayant un faible poids à la naissance : il existerait un lien significatif entre le faible poids de naissance et l'apparition de la stéatose hépatique non alcoolique chez les jeunes, d'après une récente étude présentée lors de l'United European Gastroenterology Week 2023, au Danemark. Les bébés qui pèsent moins de 2,5 kg à la naissance auraient ainsi quatre fois plus de risque de développer cette maladie plus tard dans leur vie. Une découverte particulièrement préoccupante car la stéatose hépatique non alcoolique est une maladie qui peut avoir de graves conséquences sur la santé à long terme.
Le poids de naissance associé à des maladies hépatiques
La stéatose hépatique non alcoolique, qui est associée à un dysfonctionnement métabolique, est la cause la plus fréquente des maladies hépatiques chroniques. Elle touche environ 25 % des adultes en Europe, notamment les personnes obèses ou en surpoids. C'est l'une des principales causes de la prévalence du cancer du foie, ce qui accentue l'importance de cette découverte. L'étude rappelle qu'un lien avait déjà été établi précédemment entre le poids de naissance, les maladies cardiovasculaires et le syndrome métabolique.
Le rôle des facteurs du développement fœtal dans la maladie hépatique
Pour établir le lien entre poids de naissance et maladie hépatique, les chercheurs se sont appuyés sur le registre médical suédois des naissances et sur les cas de stéatose hépatique non alcoolique touchant la population âgée de 25 ans ou moins. "Notre étude fournit désormais des preuves irréfutables que les facteurs de développement fœtaux jouent un rôle important dans le développement de la stéatose hépatique non alcoolique et de la maladie hépatique progressive", explique le Dr Fahim Ebrahimi, auteur principal de l'étude, dans un communiqué.
La nécessité de sensibiliser et de prévenir
Cette constatation souligne l'importance de prendre en compte la santé fœtale dès le stade de la grossesse. Plusieurs études suggèrent que la surnutrition et la dénutrition pendant la grossesse peuvent par exemple entraîner des changements épigénétiques durables qui peuvent affecter le métabolisme d’un individu tout au long de sa vie. Il est donc essentiel, selon le Dr Ebrahimi, de sensibiliser aux conséquences à long terme du faible poids à la naissance et d'encourager les mesures préventives, "telles qu’un dépistage précoce et ciblé, pour identifier les personnes à risque et contribuer à réduire le fardeau de cette maladie, afin de réduire les risques de maladies hépatiques chez cette population spécifique".