"Rien ne pouvait prédire que j’allais en souffrir." En 2019, alors qu’elle dormait, Célia, qui était âgée de 23 ans, se fait réveillée à 6 heures par une douleur située du côté gauche de son ventre et de son dos. "Au début, ça ressemblait à des douleurs de règles qui s’étendent au niveau des lombaires. Je ne me suis pas inquiétée. Mais au fur et à mesure, elle était de plus en plus intense, comme un signal d’alarme, constante et continue. J’essaye de trouver une position pour la faire passer, mais rien ne me soulage. À un moment, j’avais l’impression que l’on m’avait enfoncé une épée dans le dos et qu’elle sortait du côté de mon ventre", se souvient la jeune femme, qui était à l’époque stagiaire dans une entreprise de téléphonie.
"Les médecins m’ont fait boire de la morphine, j’avais l’impression d’ingérer du métal"
Malgré la douleur aiguë, elle est parvenue à rejoindre sa mère dans sa chambre. "Je pleurais, j’étais pliée en quatre, je commençais à avoir chaud. Ma mère m’a demandé de décrire ce que je ressentais. Elle pensait d’abord que c’était une appendicite, puis elle a rapidement éliminé cette hypothèse." Son père, lui, a reconnu les symptômes d’une colique néphrétique, car il en a déjà souffert. Ni une, ni deux, il a appelé le Samu, qui est arrivé rapidement. "Je ne pouvais pas marcher. Je me tordais de douleurs. Les secours m’ont donc déplacé en fauteuil roulant puis m’ont placée sur un brancard dans une ambulance", raconte la Parisienne qui n’a pas pu se rendre au travail ce jour-là.
Une fois arrivée à l’Hôpital Lariboisière, les professionnels de santé ont aussi évoqué une colique néphrétique, qui est due à l'augmentation de pression dans les voies urinaires et dans le rein. Cependant, avant de confirmer le diagnostic à l’aide d’examens d'imagerie, ils voulaient atténuer la douleur ressentie par Célia. "Il était inutile de faire une perfusion, car le produit allait mettre trop de temps à faire effet. Les médecins m’ont donc fait boire de la morphine. C’était horrible, j’avais l’impression d’ingérer du métal. Ça m’a donné envie de vomir."
Colique néphrétique : une potentielle hérédité et une consommation insuffisante d'eau en cause
Après que le médicament a réduit la douleur, la patiente a fait une IRM et une échographie. Le verdict est tombé. Il s’agissait bien d'une colique néphrétique résultant de la présence d’un calcul dans les reins, qui est essentiellement fait de calcium. "Dans mon cas, la pierre formée par des sels minéraux était minuscule, mais mes canaux, qui vont de mes reins à ma vessie, étaient encore plus petits. De plus, mon calcul était collé à mes parois. C’est pourquoi dès qu’il a bougé, une crise est survenue. Je pense que c’était héréditaire, car mon père et mon frère ont aussi eu un calcul rénal qui a provoqué une colique néphrétique. Autre raison : le fait que je ne m’hydratais pas assez et j’éliminais donc moins ce qu’il restait dans mes reins", explique la vingtenaire.
Après son hospitalisation, son urologue lui a expliqué qu’il fallait que la petite pierre soit évacuée spontanément. "Je ne pouvais pas bénéficier du laser, car cette technique est recommandée si un gros calcul est présent. Je devais donc patienter et attendre qu’il parte dans mes urines." Le praticien lui a prescrit un opiacé (la codéine) et des anti-inflammatoires non-stéroïdiens qu’elle a dû prendre tous les jours pour ne pas sentir la douleur provoquée par le déplacement du calcul. "Problème : les médicaments contre l’inflammation avaient des effets secondaires (fatigue, somnolence) et m’irritaient l’estomac. Je vomissais sans cesse, même parfois de la bile. Mon pharmacien m’a donc donné des pansements gastriques."
"Chaque jour, je psychotais, car je n’avais aucune idée du moment où le calcul rénal allait être évacué"
Cinq à six mois après le traitement, Célia allait mieux. Elle était toujours suivie par son urologue et faisait des examens de routine. "J’ai décidé d’arrêter de prendre les médicaments. Quelque temps après, une nouvelle crise est apparue quand j’étais au bureau. J’ai dû vite rentrer chez moi pour prendre mon traitement. Mais, c’est toujours compliqué, car en cas de colique néphrétique, il ne faut pas boire de l’eau dès que la douleur survient. Cela déclenche le déplacement du calcul, ce qui intensifie la douleur." Après cet épisode douloureux, elle a dû ingérer des aliments liquides, comme des soupes, ou riches en eau. "Je devais aussi boire du jus de cranberry afin d’uriner plus souvent et d’avoir plus de chances d’évacuer cette petite pierre", précise la community manager qui a aujourd’hui 27 ans et ne souffre plus de crises. "Jusqu’à maintenant, je ne sais pas si le calcul est parti ou s’il est logé dans un autre endroit où il ne me fait pas mal."
D’après la Parisienne, un des aspects les plus pénibles de la colique néphrétique est de ne pas pouvoir le prévoir et prévenir. "Professionnellement, je n’ai jamais eu de problèmes, car mes collègues étaient compréhensifs. Mais chaque jour, je psychotais, car je savais que j’avais un calcul rénal, mais je n’avais aucune idée du moment où il allait être évacué. À chaque fois que j’avais mal quelque part, j’étais en panique, car je ne voulais pas de nouveau ressentir cette douleur atroce." Pour réduire les risques d’avoir un calcul rénal et de souffrir d’une colique néphrétique, elle conseille de boire régulièrement de l’eau. "Cependant, cela n’empêche pas d’avoir un calcul rénal. D’autres facteurs peuvent favoriser sa formation."