- L'exposition à la pollution atmosphérique liée à la circulation routière pendant la grossesse est associée à de graves complications pour la maman et le bébé.
- Les risques de naissance prématurée à moins de 28 semaines de gestation étaient 8 fois plus élevés pour les grossesses exposées aux niveaux de pollution de l'air les plus élevés par rapport aux niveaux les plus faibles.
- Pour les chercheurs américains, leurs travaux mettent en évidence l'impact néfaste de la pollution liée au trafic routier sur la santé de la mère et de l'enfant.
Les femmes enceintes exposées à la pollution atmosphérique liée au trafic routier ont plus de risques de connaître des graves complications néonatales, comme un accouchement prématuré, selon une étude menée par des chercheurs du l'UT Southwestern Medical Center. L'équipe a présenté les détails de ses travaux dans l'édition du mois d'octobre de la revue American Journal of Obstetrics & Gynecology.
Trafic routier : la pollution liée à la circulation augmente les risques de prématurité
Pour cette étude, les scientifiques ont repris les dossiers de plus de 62.000 naissances ayant eu lieu au Parkland Memorial Hospital entre janvier 2013 et décembre 2021. Ils ont également recueilli les concentrations moyennes de dioxyde d'azote, polluant indicateur des activités de combustion comme le trafic routier, dans la région à cette période. Ces taux ont été comparés aux résultats de la grossesse pour les patientes vivant à moins de 16 km d'une station de surveillance de la pollution atmosphérique.
Les analyses ont montré que les niveaux élevés d'exposition au dioxyde d'azote lié à la circulation routière tout au long de la grossesse étaient significativement associés à un risque accru de naissances prématurées, y compris très précoces (moins de 28 semaines) ainsi qu'à une augmentation des admissions en unité de soins intensifs néonatals.
"Les risques d'accoucher à moins de 28 semaines de gestation étaient huit fois plus élevés pour les femmes exposées aux niveaux de pollution de l'air les plus élevés par rapport aux niveaux les plus faibles", précisent les auteurs dans un communiqué.
Les nouveaux-nés dont les mères étaient exposées à la pollution du trafic routier, faisaient face aussi à des complications après leur naissance. Ils étaient plus susceptibles de présenter des problèmes respiratoires et un faible poids. Les chercheurs ont également identifié chez ces bébés une corrélation entre l'exposition néonatale au dioxyde d'azote et un plus grand risque de diagnostic de maladies respiratoires, de recours à l'assistance respiratoire et du développement d'un sepsis après l'accouchement.
Grossesse : "la pollution de l'air due à un trafic dense est une menace importante"
"Ces résultats suggèrent que la pollution de l'air due à un trafic dense est une menace importante pour les personnes enceintes ainsi que pour la santé de leur enfant après l'accouchement", indique le chercheur principal Dr David B. Nelson, chef du service de médecine materno-fœtale et gynécologie à l'UT Southwestern.
L'expert reconnaît qu'il est "difficile de dire à quel point l'exposition au dioxyde d'azote est trop importante, mais il est important de noter que de nombreux patients de notre étude ont subi des impacts cliniques de l'exposition à des niveaux de dioxyde d'azote qui étaient dans les limites admissibles par les autorités".
Pour lui, il est important de connaître ces risques sur la santé de la mère et de l'enfant et de trouver des solutions pour les réduire. "Les patientes enceintes dans les zones urbaines à forte circulation peuvent occuper des emplois ou avoir d'autres responsabilités qui rendent difficile la réduction de leur exposition, et elles courent souvent déjà un risque plus élevé de résultats périnatals défavorables compte tenu des autres obstacles sociaux auxquels elles sont confrontées", rappelle-t-il.