- Les chercheurs d'University College Cork ont découvert le lien entre le microbiote intestinal et la maladie d'Alzheimer.
- Ils ont découvert que les symptômes de la pathologie neurodégénérative peuvent être transférés à un jeune organisme en bonne santé via le microbiote intestinal. Ce qui confirme son rôle dans la maladie.
- Cette étude représente une étape importante dans la compréhension de la maladie d'Alzheimer.
Le microbiote intestinal joue un rôle essentiel dans notre santé. Une nouvelle étude d'University College Cork met en lumière l'influence de ces bactéries. Les chercheurs ont découvert que les symptômes de la maladie d'Alzheimer peuvent être transférés à un organisme en bonne santé via le microbiote intestinal.
Microbiote : les pertes de mémoire pourraient être transmises par les bactéries
Les scientifiques ont mené leur expérience en prélevant le microbiote fécal de patients atteints de la maladie d'Alzheimer, ainsi que celui de personnes en bonne santé du même âge. Premier constat : les personnes souffrant de la pathologie neurodégénérative avaient une plus grande abondance de bactéries favorisant l'inflammation dans les échantillons fécaux, et ces changements étaient directement associés à leur état cognitif.
Ensuite, ces prélèvements étaient transplantés aléatoirement chez de jeunes rats adultes sains. Des examens cognitifs ont ensuite été réalisés sur les rongeurs pour évaluer les effets de cette transplantation du microbiote fécal sur leurs capacités. Les jeunes animaux ayant reçu les bactéries intestinales des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, présentaient des troubles de la mémoire. "Nos résultats révèlent pour la première fois que les symptômes de la maladie d'Alzheimer peuvent être transférés à un jeune organisme sain via le microbiote intestinal, confirmant le rôle causal du microbiote intestinal dans la maladie d'Alzheimer", écrivent les auteurs dans leur article parue dans la revue Brain le 18 octobre 2023.
Alzheimer : le microbiote impacte l'hippocampe
Les chercheurs ont également remarqué que les altérations des comportements observés chez les rongeurs ayant bénéficié d'une transplantation du microbiote fécal de patients atteints de la maladie d'Alzheimer, dépendaient de la neurogenèse (l'ensemble du processus de formation d'un neurone fonctionnel du système nerveux) de l'hippocampe.
La professeure Yvonne Nolan qui a dirigé l'étude, ajoute : "Les tests de mémoire que nous avons étudiés dépendaient de la croissance de nouvelles cellules nerveuses dans la région de l'hippocampe du cerveau. Nous avons vu que les animaux atteints de bactéries intestinales provenant de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer produisaient moins de nouvelles cellules nerveuses et avaient une mémoire altérée."
Pour les chercheurs, cette découverte concernant le rôle des microbes intestinaux au début de la maladie d'Alzheimer peut ouvrir de nouvelles voies pour le développement d'une thérapie, ou même une intervention individualisée.