- "Il y a des PFAS [Substances per- et polyfluoroalkylées, ndlr] et des métabolites partout", affirme le directeur de l'ARS d'Occitanie.
- “Elle ne doit plus être consommée, mais seulement utilisée pour tout le reste", ajoute-t-il.
- Pour Générations futures, il faut tendre vers une quasi-interdiction de toutes ces substances. “Il faut arrêter la pollution à la source au niveau industriel en diminuant les PFAS et au niveau agricole en réduisant fortement l’utilisation des pesticides", avance François Veillerette, porte-parole et directeur de l'association.
“Très clairement, nous allons devoir changer d’approche et de discours, il y a des PFAS [Substances per- et polyfluoroalkylées, ndlr] et des métabolites partout. Et, plus on va en chercher, plus on va en trouver”, affirme Didier Jaffre, directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) d'Occitanie, dans un mail confidentiel envoyé à ses cadres le 23 septembre dernier. Une information dévoilée par le Canard enchaîné ce mercredi.
L’eau du robinet en Occitanie “ne doit plus être consommée”
Dans ce mail alarmiste, le directeur ajoute : “Elle ne doit plus être consommée, mais seulement utilisée pour tout le reste. [Il faut] donc privilégier l’eau en bouteille.”
Trop de cochonneries dans les robinets ? Un directeur d'ARS sonne l'alarme sur l'eau potable dans un message confidentiel que "Le Canard" a pu consulter. En cause : les polluants éternels (PFAS) et les résidus de pesticides qui envahissent les tuyaux…
— Le Canard enchaîné (@canardenchaine) October 18, 2023
➡️ https://t.co/Tpwe6OBCXa pic.twitter.com/v0G8FCtLQy
Si l’eau du robinet en Occitanie est polluée par les PFAS et métabolites de pesticides, qu’en est-il des autres régions ? Ces substances chimiques sont présentes partout, aucun doute là-dessus. Néanmoins, les seuils d’alerte ne sont pas les mêmes en fonction des régions et les contrôles consistent en une seule analyse une fois par mois et sur un seul captage (contre une analyse quotidienne sur tous les points de captage pour les bactéries).
PFAS et métabolites : quels sont les risques pour la santé ?
Les PFAS forment une grande famille de plusieurs milliers de composés chimiques synthétiques. Ils sont très utilisés par l’industrie pour leurs propriétés très résistantes. On les retrouve donc dans de nombreux objets du quotidien comme les poêles antiadhésives, le gazon synthétique, les cosmétiques, les téléphones portables, etc. Problème : ces polluants éternels s’accumulent de plus en plus dans l’environnement et contaminent nos organismes.
“C’est difficile de dire quels sont les risques pour la santé, car ça dépend des quantités et de quels PFAS précisément on retrouve… Ces molécules quasi indestructibles dans l’environnement sont soupçonnées d’être des perturbateurs endocriniens, certaines sont liées à des cancers, à des dysfonctionnements du système immunitaire, etc”, explique à Pourquoi docteur François Veillerette, porte-parole et directeur de Générations futures. “C’est la même chose pour les métabolites de pesticides. Et on n’en trouve pas qu’en Occitanie. Par exemple, le chlorothalonil est présent dans les eaux du bassin parisien. Or, cette substance est suspectée cancérogène probable depuis 2006, et ce n’est qu’en 2019 qu’elle a été interdite.”
Pour Générations futures, une seule solution : la quasi-interdiction de toutes ces substances. “Les bouteilles en plastique ne sont pas la solution. Il faut arrêter la pollution à la source au niveau industriel en diminuant les PFAS et au niveau agricole en réduisant fortement l’utilisation des pesticides. Il faut revoir la politique, car un jour, même si on n’y est pas encore, on ne pourra effectivement plus boire d’eau du robinet en France !”