- Les essais évaluant le Keytruda® en association avec Padcev® pour traiter les patients atteints d'un cancer de la vessie avancé ou métastatique sont prometteurs.
- Ce traitement a réduit le risque de décès de plus de la moitié par rapport à la chimiothérapie et prolongé significativement la survie globale de 53 %.
- Cela représente une amélioration de la survie globale médiane de plus de 15 mois pour les malades.
En France, le cancer de la vessie est l'un des cancers les plus fréquents, avec environ 13.100 nouveaux cas diagnostiqués chaque année. Il touche principalement les hommes, qui représentent 8 patients sur 10. Le taux de survie des patients atteints de cette maladie dépend en grande partie du stade de la tumeur maligne au moment du diagnostic. Cependant, un nouvel espoir a émergé pour les patients. Le traitement Keytruda® (pembrolizumab) en association avec Padcev® (enfortumab vedotin-ejfv) montre des résultats très prometteurs chez les malades atteints d'un carcinome urothélial localement avancé ou métastatique.
Cancer de la vessie métastasé : la survie globale prolongée de 53 %
Les équipes du laboratoire Merck ont présenté les résultats des essais en phase 3 de leur traitement lors du Congrès de l’ESMO qui s'est tenu à Madrid du 20 au 24 octobre 2023. Ils ont montré que la combinaison Keytruda® et Padcev® offrait une amélioration significative de la survie des patients atteints d'un cancer de la vessie.
En effet, le traitement a réduit le risque de décès de plus de la moitié par rapport à la chimiothérapie et prolongé significativement la survie globale de 53 %. Cela représente une amélioration de la survie globale médiane de plus de 15 mois par rapport à la chimiothérapie pour les patients atteints d'un carcinome urothélial. Ces médicaments offrent aussi une amélioration significative de la survie sans aggravation de la tumeur, diminuant le risque de progression du cancer de la vessie ou de décès de 55 %.
Cancer de la vessie : bientôt une nouvelle option de traitement ?
La molécule pembrolizumab, commercialisée sous le nom Keytruda®, est un anticorps monoclonal dirigé contre la protéine. Elle agit en augmentant la capacité du système immunitaire à détecter et à combattre les cellules tumorales. Les essais de phase 3, présentés en Espagne, sont les premiers à mettre en avant son efficacité contre le cancer de la vessie lorsqu'il est couplé avec un conjugué anticorps-médicaments comme le Padcev (enfortumab vedotin). "Ces résultats, montrant une réduction de 53 % du risque de décès pour l'association par rapport à la chimiothérapie, sont frappants et pourraient ouvrir un nouveau chapitre pour le traitement de ces patients ayant reçu un diagnostic de carcinome urothélial avancé, qui font face à un besoin urgent de nouvelles thérapies", explique le Dr. Thomas Powles, chercheur principal de l'essai, professeur d'oncologie génito-urinaire et directeur du Barts Cancer Center, dans un communiqué.
Lors des tests, certains patients prenant la combinaison de Keytruda® et Padcev® ont connu des effets indésirables. Les plus fréquents étaient la neuropathie sensorielle périphérique, le prurit, l'alopécie, l'éruption cutanée, la fatigue, la diarrhée, la diminution de l'appétit et les nausées.
Les chercheurs ont précisé que les résultats obtenus lors de cet essai en phase 3 allaient servir "aux soumissions réglementaires mondiales et d'essai de confirmation pour l'approbation accélérée actuelle aux États-Unis de Keytruda en association avec enfortumab vedotin en tant que traitement de première ligne pour les patients atteints d'un carcinome localement avancé ou métastatique qui ne sont pas admissibles à recevoir une chimiothérapie contenant du cisplatine".