Les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) américains estiment que près de deux millions de patients contractent chaque année une infection nosocomiale aux Etats-Unis. Elles sont à l'origine de 90 000 morts par an. Et bien souvent, ces décès sont dûs à des bactéries qui passent de patients à patients, parfois par l'intermédiaire d'un médecin ou d'une infirmière. Face à ce risque, le lavage des mains est de loin la solution la plus simple pour se prémunir. Mais faire respecter cette exigence s'avère parfois difficile pour les établissements. Pour cette raison, la société américaine International Business Machines Corporation (IBM) vient de présenter un modèle de puce de radio-identification capable de surveiller le comportement des hospitaliers.
Des puces dans tout l'hôpital et sur les soignants
L'installation du dispositif est très simple. Pour tester l'efficacité du produit, IBM a équipé les deux étages d'un hôpital de l'Ohio avec un réseau de 100 capteurs LMT, dans les couloirs , les portes, et dans les stations de lavage des mains. Tous les médecins et infirmiers se sont ensuite vu équipés d'une puce RFID, permettant au réseau de LMT de suivre leurs mouvements autour de l'hôpital. Résultat, si un hospitalier entre dans la chambre d'un patient, sans au préalable se laver les mains, la faute du professionnel sera directement transmise au serveur central .
La moitié des professionnels de santé se lave correctement les mains
A la fin de la journée, ce même serveur central effectue un « rapport de conformité. » Ce service produit aussi ce document de façon hebdomadaire. Il indique en fait le niveau moyen de respect des consignes d'hygiène pour chaque professionnel de santé en fonction de son poste. D'après les premiers résultats récoltés par le géant de l'informatique, le taux de conformité actuel est faible ( 50 % ). Ce chiffre rappelle d'ailleurs un autre chiffre français dévoilé récemment : selon une enquête présentée au mois de février en marge des états généraux des infections nosocomiales, 21 % des infirmiers ne se laveraient pas les mains avant la pose d'un cathéter. Pour toutes ces raisons, IBM indique donc que ce procédé pourrait sauver des milliers de vies et des milliards de dollars.
Cette invention pourrait peut-être intéresser certains hôpitaux français, parfois pointés du doigt pour leur taux élevé d'infections nosocomiales. Avec 4000 décès par an, elles tuent autant que les accidents de la route en France.