Prise de poids, diabète de type 2, cancers, maladies cardiovasculaires… On le sait : une consommation excessive de sucre a de nombreux effets néfastes sur la santé. Parmi les glucides, on distingue les amidons ou "glucides complexes", qui sont indispensables par leur apport énergétique, et les sucres ou "glucides simples", qui présentent souvent une saveur sucrée. Les principaux sucres retrouvés dans les aliments consommés au quotidien sont le glucose, le fructose, le saccharose et le lactose.
Dans une récente étude, des scientifiques de l’université du Colorado (États-Unis) ont révélé que le fructose était la cause majeure d’obésité. Pour rappel, ce sucre est "très répandu dans la nature, dans les fruits en particulier et dans beaucoup de légumes. Il est présent dans l’inuline de racines ou les tubercules de certaines plantes (artichaut, oignon, chicorée, topinambour)", indique l’Agence nationale de sécurité sanitaire alimentaire nationale (Anses). Cependant, ce "glucide simple" est aussi très présent, sous forme de sirop, dans les produits ultra-transformés de l’industrie, comme les sodas.
Obésité : le fructose augmente la sensation de faim et empêche de brûler les calories
Pour mener à bien leurs travaux, publiés dans la revue Obesity, les chercheurs américains ont examiné les différents facteurs potentiels d’obésité. Grâce à leur analyse, ils ont découvert un mécanisme qu’ils ont appelé "l’hypothèse de survie du fructose". Selon l’équipe, lorsque ce sucre est consommé en grande quantité, il réduit les niveaux d’une molécule présente dans le sang, appelée "adénosine triphosphate (ATP)", ce qui provoque une diminution de l’énergie disponible au niveau des cellules.
"Les faibles niveaux intracellulaires d'ATP entraînent une faim dépendant des glucides, une altération de la satiété (résistance à la leptine) et des effets métaboliques qui entraînent une augmentation de la consommation de graisses", ont précisé les auteurs. Ils ont également indiqué le fructose empêcherait de brûler les calories ou de puiser dans les graisses, en laissant le corps penser qu’il doit stocker en prévision d’une future période de pénurie alimentaire.
L’obésité considérée "comme un état de faible énergie"
"Cette théorie considère l’obésité comme un état de faible énergie. L’identification du fructose comme canal qui redirige le remplacement actif de l’énergie vers le stockage des graisses montre que le fructose est le moteur du déséquilibre énergétique", a déclaré Richard Johnson, auteur des recherches, dans un communiqué. Bien que d'autres études doivent être menées pour confirmer cette hypothèse, il s'agit d'une première étape prometteuse vers l'identification de mesures préventives plus ciblées pour l'obésité et la gestion des déséquilibres métaboliques connexes.