Les hommes sont plus touchés par le diabète que les femmes en France métropolitaine, selon Santé Publique France. Cela aurait-il un lien avec les hormones ? Oui, selon une nouvelle étude publiée dans la revue Nature Communications.
SNX5, la protéine qui permet aux œstrogènes d’agir
Les chercheurs de l’UT Southwestern Medical Center ont découvert le rôle clé d’une protéine, appelée sorting nexin 5 (SNX5). Elle permet aux œstrogènes, des hormones sexuelles féminines aussi présentes chez les hommes, de stimuler les cellules endothéliales.
Les cellules endothéliales sont présentes dans les vaisseaux sanguins et délivrent de l'insuline - hormone qui régule le taux de sucre - aux muscles. Elles participent ainsi au contrôle de l’insuline et protègent contre le diabète de type 2. Selon les chercheurs, les œstrogènes stimulent les cellules endothéliales grâce à SNX5.
"Cette étude menée chez la souris montre un nouveau mécanisme qui améliore l'apport d'insuline aux muscles, où 80 % du glucose présent dans le corps est éliminé", explique Philip Shaul, l’un des auteurs, dans un communiqué.
SNX5 aussi importante que les récepteurs d’œstrogènes
Lors de leurs travaux, les scientifiques ont d’abord confirmé le rôle essentiel des récepteurs d’œstrogènes qui, dans ce cas, permettent aux œstrogènes de se fixer aux cellules endothéliales. Pour cela, ils les ont retiré des cellules de souris. Résultat : les œstrogènes n’avaient plus d’action antidiabétique, ce qui confirme donc le rôle essentiel des récepteurs d’œstrogènes.
Deuxième étape : comprendre l’importance de l’action des œstrogènes. Pour cela, ils ont stimulé les récepteurs d’œstrogènes dans des cellules en culture. Ils ont ainsi observé que cette stimulation facilitait le déplacement de l’insuline, via la circulation sanguine, vers les muscles squelettiques, les principaux muscles du corps humains, qui permettent la posture et le mouvement. Ces muscles sont aussi ceux qui consomment la grande majorité du glucose présent dans l’organisme. Cela signifie donc que les œstrogènes sont essentiels pour acheminer l’insuline jusqu’à ces muscles et permettre de diminuer le taux de sucre général dans l’organisme..
Enfin, les scientifiques ont étudié plus spécifiquement la protéine SNX5. Ils ont ainsi découvert son rôle fondamental dans le contrôle de la glycémie. En effet, lorsque SNX5 est désactivée dans les cellules endothéliales, ils obtenaient le même résultat qu’en supprimant les récepteurs d’œstrogènes. Autrement dit, SNX5 est aussi essentielle que les récepteurs pour que les œstrogènes aient une action antidiabétique.
Les scientifiques comptent poursuivre leurs travaux dans l’espoir de pouvoir, à terme, utiliser leurs connaissances sur les œstrogènes et SNX5 pour la mise au point de nouveaux traitements.
En 2020, plus de 3,5 millions de Français étaient traités par médicament pour un diabète, soit 5,3 % de la population, selon Santé Publique France.