La résistance aux antimicrobiens se produit lorsque les bactéries, les virus, les champignons ou les parasites mutent au fil du temps et ne répondent plus aux médicaments et aux produits chimiques que nous utilisons pour les éliminer, ce qui rend les infections plus difficiles à traiter. Si rien n’est fait, les maladies résistantes aux médicaments pourraient causer la mort de 10 millions de personnes par an dans le monde d’ici à 2050, estime l'ONU.
Suivre le patrimoine génétique des bactéries
Comment lutter contre la propagation de ces "superbactéries" ? Etude à l’appui, des chercheurs australiens appellent aujourd’hui à exploiter la technologie de surveillance génomique, qui consiste à suivre le patrimoine génétique des agents pathogènes pour mieux comprendre leur comportement, détecter leur essor et ralentir leur prolifération dans l’environnement. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Nature Reviews Genetics.
"La résistance aux antimicrobiens peut se produire lorsque les micro-organismes acquièrent des informations génétiques, soit par mutation, recombinaison ou transfert de gènes de résistance aux antibiotiques", explique dans un communiqué la professeure Erica Donner, qui a participé à l’étude. "Les technologies génétiques, combinées à l'IA et à l'apprentissage automatique, sont des outils puissants pour déterminer les tendances en matière de résistance. Elles peuvent identifier les cas où les microbes et leur matériel génétique se déplacent entre différents environnements, en évaluant l'impact des stratégies d'intervention."
Etablir des programmes de surveillance génomique
Les auteurs de l’étude invitent tous les dirigeants nationaux à établir des programmes de surveillance génomique couvrant les secteurs de la santé humaine et animale, de l'agriculture, de l'alimentation et de la gestion de l'environnement. "La nature évolutive de la résistance aux antimicrobiens en fait une menace en constante évolution. Il n'y a pas de solution facile, mais la surveillance génomique peut nous aider à relever ce défi de santé mondiale", conclut le professeur Steven Djordjevic.