Les substances chimiques per- et polyfluoroalkylées sont des polluants dits "éternels" que l'on trouve dans de nombreux produits de la vie quotidienne : emballages alimentaires, vêtements techniques, revêtements antiadhésifs, cosmétiques... Plus connus sous le nom de PFAS, ces polluants "extrêmement persistants" peuvent "contaminer les populations à travers l'alimentation, l'eau ou l'air", et "entraîner des cancers, avoir des effets sur la fertilité et le développement du fœtus", explique l’Anses.
Selon une nouvelle étude publiée dans la revue eBioMedicine, il y aurait notamment un lien entre l'exposition à certains PFAS et un risque accru de cancer de la thyroïde, dont le nombre de cas a explosé dans le monde au cours des dernières décennies.
Un lien entre l'exposition aux PFAS et le cancer de la thyroïde
Les chercheurs du Mont Sinaï (Etats-Unis) à l'origine de la découverte se sont appuyés sur les données de BioMe, une banque biologique associée au centre de recherche médicale. Ils ont ainsi étudié les niveaux de plusieurs PFAS dans le plasma de 88 patients souffrant d'un cancer de la thyroïde et de 88 personnes non touchées par la maladie.
La nécessité d'éliminer les PFAS de notre quotidien
Résultat, il apparaît que "l'exposition à l'acide perfluorooctanesulfonique [n-PFOS, qui fait partie de la famille des PFAS] ait entraîné une augmentation de 56 % du risque de diagnostic de cancer de la thyroïde", peut-on lire dans un communiqué. Les chercheurs ont également découvert une "association positive" avec d'autres produits chimiques PFAS supplémentaires, comme l'acide perfluorononanoïque, l'acide perfluorooctylphosphonique ou encore l'acide perfluorohexanesulfonique linéaire.
Autant d'indices qui, selon eux, viennent confirmer "la nécessité de réduire et, espérons-le, d'empêcher un jour toute exposition aux PFAS".
"Aujourd'hui, il est presque impossible d'éviter les PFAS dans nos activités quotidiennes. Nous espérons que ces résultats feront prendre conscience de la gravité de ces produits chimiques éternels", conclut la professeur Lauren Petrick, co-autrice de l'étude, invitant les particuliers à "se faire dépister" et les industriels à "changer" pour "éliminer totalement les PFAS" de notre quotidien.