- Vivre des événements traumatisants pendant l’enfance augmente le risque de souffrir de migraines à l’âge adulte.
- Les participants à l’étude qui ont vécu un ou plusieurs événements traumatisants dans leur enfance avaient 48 % plus de risque de souffrir de maux de tête.
- Certains traumatismes augmentent beaucoup le risque de migraines comme, par exemple, 60 % pour les abus physiques et sexuels.
15 % de la population mondiale est touchée par des migraines, c’est-à-dire des crises répétées de pénibles maux de tête, selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Parmi les facteurs pouvant expliquer ces céphalées, il y a la prédisposition génétique, mais aussi le surmenage, le sommeil, les variations hormonales, émotionnelles, etc. Une nouvelle étude publiée dans la revue Neurology pourrait ajouter un élément à cette liste. En effet, les chercheurs montrent un lien entre les traumatismes vécus pendant l’enfance et les maux de tête à l'âge adulte.
Plus de migraines chez les personnes qui, enfants, ont vécu des traumatismes
"Les événements traumatisants survenus pendant l'enfance peuvent avoir de graves conséquences sur la santé plus tard dans la vie, explique Catherine Kreatsoulas, l’un des auteurs, dans un communiqué. Notre méta-analyse confirme que les événements traumatisants de l’enfance [abus, négligence ou autres problèmes dans le foyer] sont des facteurs de risque importants de céphalées à l’âge adulte, notamment la migraine, les céphalées de tension, les céphalées en grappe et les céphalées chroniques ou sévères. C’est un facteur de risque que nous ne pouvons ignorer.”
Pour parvenir à ce résultat, les scientifiques ont mené une méta-analyse de 28 études publiées sur ce sujet. En tout, il y avait 154.739 participants issus de 19 pays. Parmi eux, 48.625, soit 31 %, avaient vécu au moins un événement traumatisant durant leur enfance, et 24.956 personnes, soit 16 %, souffraient de maux de tête.
Les scientifiques ont d’abord observé que 26 % des 48.625 participants ayant vécu au moins un événement choquant quand ils étaient jeunes souffraient de céphalées, contre 12 % chez les volontaires ayant eu une enfance sans bouleversement marquant.
Céphalées : des risques différents en fonction des traumatismes
Ensuite, les chercheurs ont remarqué que les personnes qui avaient vécu un ou plusieurs événements traumatisants dans leur enfance avaient 48 % plus de risque de souffrir de maux de tête que celles qui n’en avaient pas traversé. De plus, ce risque augmentait en fonction du nombre de traumatismes survenus dans les jeunes années.
En fonction du type d'expériences vécues, le risque de migraines n'était pas le même. En effet, les participants ayant vécu des événements liés à une menace (comme les violences physiques, sexuelles, psychologiques, etc.) étaient 46 % plus susceptibles de souffrir de maux de tête. Ceux liés à une privation (à l’instar de la négligence, du divorce, de la perte d’un parent, etc.) avaient 35 % de risque d'avoir des céphalées à l’âge adulte. Les scientifiques ont aussi relevé que certains traumatismes augmentaient particulièrement ce risque comme, par exemple, +60 % pour les abus physiques et sexuels.
"L’identification des types spécifiques d’expériences [traumatisantes] vécues pendant l’enfance peut aider à orienter les stratégies de prévention et de traitement de l’un des principaux troubles invalidants au monde, conclut Catherine Kreatsoula. Il est important de noter que la véritable estimation de l'association est probablement plus élevée en raison de la nature sensible du signalement des événements traumatisants de l'enfance.”