- Selon le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine, près de 4.000 médicaments sont en rupture ou risquent de l’être.
- L’amoxicilline et la cortisone font partie des produits concernés.
- Début octobre, l’ANSM a activé un plan pour lutter contre ces pénuries.
Certains tiroirs sont vides dans les pharmacies françaises. Selon le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine, environ 4.000 médicaments sont en rupture ou à risque de rupture en France. Pierre-Olivier Variot, pharmacien à Plombières-lès-Dijon en Côte-d’Or, l’a annoncé jeudi 26 octobre, dans une interview à France Info.
Quels sont les médicaments concernés par la pénurie ?
Cette pénurie touche différents médicaments, dont ceux qui sont particulièrement prescrits en hiver comme l’amoxicilline ou la cortisone. Mais le pharmacien précise que de nombreuses autres catégories sont concernées comme des anti-cancéreux, des anti-hypertenseurs, des antalgiques, des antidiabétiques. "On a des ruptures ponctuelles, qui vont durer un mois, deux mois, certaines peut-être plus, indique-t-il. Mais on a aussi des ruptures qui s'inscrivent dans la durée et là, ça devient dramatique." Selon lui, ces ruptures de stock sont constatées dans toutes les régions françaises.
Comment lutter contre les pénuries de médicaments ?
Le professionnel de santé rappelle que ces problématiques de stock sont apparues il y a une dizaine d’années. Elles sont liées à une inadéquation entre la production de médicaments et les besoins. "Mais il y a aussi, et là, je n'ai pas d'explication, une partie des médicaments qui s'évapore, qui disparaît, entre l'industriel et l'officinal, et là, je ne sais pas où ça va, et personne n'a la réponse, observe-t-il. On n'arrête pas de poser la question à l'Agence du médicament, pour mettre de la transparence dans le circuit." Selon lui, la relocalisation de la production de certaines molécules est la manière la plus efficace de sortir de cette crise.
Pénurie de médicaments : un plan hivernal lancé par l’ANSM
Début octobre, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé a justement annoncé l’activation de son plan hivernal 2023 - 2024 pour lutter contre les pénuries de médicaments. "Ce plan vise à anticiper et limiter les tensions sur certains médicaments majeurs de l’hiver et ainsi sécuriser la couverture des besoins pour les patients", précise l’organisme dans un communiqué. Parmi les mesures envisagées en cas de tensions sur les stocks, il y a "l’importation de médicaments initialement destinés à d’autres marchés, des contingentements, des ajustements du circuit de distribution ou la mobilisation de préparations magistrales". Quatre catégories de médicaments seront particulièrement suivies : les antibiotiques, dont l’amoxicilline, les médicaments contre la fièvre, les corticoïdes par voie orale et les médicaments contre l’asthme.
???? Non, les pharmacies ne sont pas responsables des pénuries de médicaments
— USPO - Pharmaciens d’Officine (@USPO_Pharmacies) October 9, 2023
✊ Nous demandons des réformes structurelles pour anticiper et résoudre ces pénuries.
❌ La DAU n'en fait pas partie! En revanche, la transparence sur l'ensemble de la chaine du médicaments, si! pic.twitter.com/fgNjoWZp4G
"Préparations magistrales des médicaments, dispensation à l’unité : les pharmaciens subissent les ruptures et c’est à eux qu’on demande de régler le problème : c’est inadmissible !", avait répondu Pierre-Olivier Variot dans un communiqué. Pour ces professionnels de santé, la question des pénuries de médicament doit devenir une priorité absolue pour le Ministère de la santé. "Monsieur le Ministre, il y a urgence pour tous les patients et pour l’ensemble du réseau des officines qui ne peuvent plus supporter cette situation, alertait le président de l’USPO. On ne s’accommode jamais d’une dégradation des soins."