La schizophrénie est une maladie psychiatrique chronique caractérisée par une perception perturbée de la réalité, des manifestations productives, comme des idées délirantes ou des hallucinations, et des manifestations passives, comme un isolement social et relationnel. Bien qu'elle touche 600.000 personnes en France, elle reste très mystérieuse.
Des chercheurs de l'Ohio State University College of Medicine ont fait une découverte intéressante sur les mécanismes de la schizophrénie. Ils ont remarqué que deux protéines - qui se lient l'une à l'autre dans le cerveau et dont la connexion joue un rôle dans la mémoire, la régulation de l'anxiété et les mouvements - entraînent des symptômes de la schizophrénie quand elles ne sont pas bien liées entre-elles.
Schizophrénie : la connexion de deux protéines en cause
En étudiant le lien entre les protéines MAP6 et Kv3.1 présentes dans le cerveau, les chercheurs ont constaté que les souris qui n'avaient pas les gènes pour l'une ou l'autre des deux protéines présentaient des changements de comportement similaires. De plus, ils ont découvert que la perturbation de la connexion entre ces deux protéines avait un impact sur le comportement des rongeurs.
"Lorsque cette connexion ne se produit pas comme il se doit, ils ont constaté que le comportement peut être affecté négativement - chez la souris, la perturbation de la capacité des protéines à interagir, l'hyperactivité accrue, la réduction de l'évitement des risques et une altération de la mémoire. Bien que les délires et les hallucinations soient des symptômes caractéristiques de la schizophrénie, la maladie englobe également des symptômes supplémentaires, y compris des problèmes de mouvement et de mémoire", précise le communiqué.
Lorsque les protéines ne se lient pas correctement, il n'y a pas suffisamment de Kv3.1 disponible pour maintenir cette fonction de contrôle dans les interneurones, qui sont des cellules spécialisées dans la transmission des signaux électriques dans le cerveau. Ce déséquilibre entre l'inhibition et l'excitation neuronales dans les régions cérébrales touchées peut contribuer aux symptômes comportementaux.
"Ces deux protéines ne sont apparemment pas liées, et notre étude a fourni un lien entre elles qui n'a pas été reconnu auparavant", précise l'auteur principal Chen Gu, professeur agrégé de chimie biologique et de pharmacologie à l'Ohio State University College of Medicine dans un communiqué.
Schizophrénie : une piste pour de nouveaux traitements
"Notre étude fournit en outre un lien entre le dysfonctionnement du MAP6 et le dysfonctionnement du signal des interneurones, et nous savons maintenant qu'il y a deux protéines qui interagissent et que l'une pourrait modifier l'autre", explique l'auteur principal Chen Gu. "Cela ouvre de nouvelles orientations potentielles pour les stratégies de traitement."
Grace à ces découvertes sur les mécanismes sous-jacents de la schizophrénie, les chercheurs pourront développer des thérapies plus ciblées et mieux adaptées aux besoins des patients.
L'étude a été publiée récemment dans la revue Molecular Psychiatry, le 13 octobre 2023.