- Des chercheurs islandais ont découvert 44 variants génétiques associées aux migraines.
- Parmi eux, 12 n’ont jamais été identifiés auparavant.
- Un variant rare pointant vers le gène KCNK5 confère une protection contre la migraine sévère et les anévrismes cérébraux.
Chez les personnes migraineuses, les crises sont causées par une excitabilité neuronale anormale. Ce phénomène est lié à une prédisposition génétique et modulé par des facteurs environnementaux (hormones, stress, aliments…). Récemment, des chercheurs islandais ont apporté un nouvel éclairage sur les déclencheurs biologiques de ces épisodes. Dans le cadre d’une étude, publiée dans la revue Nature Genetics, ils ont examiné les données génétiques de plus de 1,3 million de personnes, dont 80.000 souffraient de migraine. L’équipe s’est concentrée sur la détection de variants associés aux deux principaux sous-types de migraine : la migraine avec aura et la migraine sans aura.
12 variants génétiques liés à la migraine n’ont jamais été identifiés auparavant
D’après les résultats, 44 variants génétiques étaient associés aux migraines. Parmi eux, 12 n’ont jamais été identifiés auparavant. "Nous avons identifié quatre nouveaux variants liés à la migraine avec aura et classé 13 variants associées à la migraine sans aura", ont indiqué les scientifiques. Pour rappel, on parle de migraine avec aura, lorsque la céphalée est précédée ou accompagnée de signes neurologiques, tels que des troubles visuels, sensitifs, des problèmes de langage et de troubles de l’équilibre ou des vertiges. Selon l’équipe, trois variants rares présentant des effets importants, indiquant des pathologies distinctes sous-jacentes à différents types de migraine, étaient particulièrement intéressants.
Autre observation : un variant rare du gène PRRT2 confère un risque important de migraine avec aura et d’une autre maladie cérébrale, l’épilepsie, mais pas de migraine sans aura. Dans un gène, appelé "SCN11A", connu pour jouer un rôle clé dans la sensation de douleur, les auteurs ont détecté plusieurs variants rares de perte de fonction associés à des effets de protection contre la migraine. Enfin, un variant rare pointant vers le gène KCNK5 confère une grande protection contre la migraine sévère et les anévrismes cérébraux, identifiant soit une voie commune entre les deux maladies, soit suggérant que certains cas d'anévrismes cérébraux précoces puissent être classés à tort comme migraine.
Migraine : "de nouvelles cibles médicamenteuses"
"Ce qui rend notre étude unique, c'est qu'elle inclut de vastes ensembles de données provenant d'individus séquencés permettant la détection de variants rares protégeant contre la migraine, ouvrant potentiellement une voie au développement de nouvelles cibles médicamenteuses", déclare Kari Stefansson, auteur des travaux, dans un communiqué. Cela offre un espoir aux patients migraineux pour qui les traitements disponibles ne font pas effet.