Lorsque le moral est en berne, certains écoutent une chanson qu’ils aiment pour se rebooster. Ce pouvoir de la musique pourrait-il être le même pour les douleurs physiques ? Oui, selon une étude qui vient d’être publiée dans la revue Frontiers in Pain Research. "Nous montrons que la musique préférée des participants à l'étude a un effet beaucoup plus important sur la réduction de la douleur qu'une musique relaxante inconnue”, explique Darius Valevicius, l’un des auteurs, dans un communiqué.
Moins de douleurs en écoutant sa musique préférée
Lors de leurs travaux, les scientifiques ont voulu comprendre quelles étaient les musiques les plus efficaces pour l’hypoalgésie, c’est-à-dire la diminution de la perception et de la réactivité à la douleur. Pour cela, les chercheurs ont créé une douleur chez les participants au niveau de l’avant-bras par des stimuli thermiques. Ceux-ci reproduisaient, par exemple, la sensation d’une tasse de thé chaude contre la peau.
Résultats : la réduction de la douleur était plus importante avec la musique préférée des participants, comparativement aux musiques relaxantes ou au silence. “Nous avons aussi utilisé de la musique brouillée, qui imite la musique dans tous les sens, (...) et nous pouvons conclure que ce n'est probablement pas seulement la distraction ou la présence d'un stimulus sonore qui provoque l'hypoalgésie", indique Darius Valevicius.
Les musiques émouvantes influent sur la perception de la douleur
En dehors de la musique préférée des participants, les scientifiques ont voulu comprendre quels types de musiques réduisaient le plus la douleur. Ils en ont défini plusieurs : énergisant, joyeux, relaxant, émouvant. D’après les retours d’expériences des participants, la musique émouvante était celle qui avait le plus d’impact. Elle procurait un "plaisir plus intense" et "davantage de frissons musicaux", selon Darius Valevicius. Ces derniers peuvent se manifester par une sensation de picotement, des frissons ou de la chair de poule et indiquent, d’après les auteurs, un processus neurophysiologique efficace pour bloquer les signaux de douleur.
À l’avenir, les chercheurs comptent poursuivre leurs travaux car, selon eux, la présente étude comporte plusieurs limites. Tout d’abord, les extraits sonores ne duraient que sept minutes et les scientifiques souhaitent tester si une plus longue durée d’écoute peut davantage réduire la douleur.