2 % de la population française est touchée par le psoriasis, une maladie inflammatoire multifactorielle de la peau, selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Une prédisposition génétique à cette maladie est certaine et plusieurs gènes en cause ont été identifiés, d’après l’Assurance Maladie. À cela s’ajoutent d’autres facteurs comme le stress ou des infections.
Mais la recherche continue d'étudier cette maladie. Ainsi, une nouvelle étude, publiée dans la revue Nature Genetics, montre que le psoriasis n’est pas dû à des mutations spontanées dans les cellules de la peau. Exclure une cause comme facteur explicatif du développement de cette maladie permet d’orienter les recherches futures vers d’autres pistes.
Les mutations somatiques n’expliquent pas le psoriasis
Avec le temps, toutes les cellules du corps accumulent des mutations. Si des mutations se produisent au niveau de cellules formant des tissus, tels que la peau, les os ou le sang, une pathologie peut se développer chez la personne touchée mais elle ne sera pas transmise à ses descendants, c’est ce que l’on appelle les mutations somatiques.
Dans de précédents travaux, les scientifiques Wellcome Sanger Institute (qui ont aussi mené cette nouvelle étude), avaient découvert que les mutations avaient un impact sur le développement des maladies inflammatoires de l’intestin. Dans ces nouveaux travaux, ils ont donc voulu savoir si elles avaient aussi un lien avec le psoriasis.
Pour cela, ils ont analysé les échantillons de peau des avant-bras de 111 personnes atteintes de psoriasis. En les comparant à celles de personnes qui n’avaient pas cette maladie, les scientifiques ont observé que les différences entre les mutations observées chez les personnes malades et les autres étaient infimes. De plus, il n’y avait qu’une légère augmentation du nombre de mutations chez les personnes atteintes de psoriasis. Ainsi, les scientifiques en concluent que, contrairement à d'autres maladies inflammatoires, les mutations somatiques n'étaient pas responsables de l'apparition ou de la propagation du psoriasis.
Psoriasis : 4 nouvelles mutations motrices identifiées dans les plaques
"L'étude des mutations somatiques en dehors du cancer n'est devenue possible que récemment, grâce aux progrès technologiques, explique Le Dr Sigurgeir Olafsson, premier auteur de cette étude, dans un communiqué. L'analyse génétique des maladies non cancéreuses peut aider à identifier de nouvelles mutations motrices”.
Les scientifiques ont justement identifié quatre nouvelles mutations motrices dans les plaques de psoriasis. On parle de mutation motrice quand une mutation donne à la cellule un avantage sur les autres, c’est-à-dire plus de facilité à grandir et à se propager.
"Le psoriasis est une maladie qui touche des millions de personnes dans le monde, affectant leur qualité de vie, et on sait très peu de choses sur les raisons pour lesquelles cela se produit et comment nous pouvons le traiter”, conclut le Dr Carl Anderson, principal auteur de cette étude.