Près de 10 % des femmes et des jeunes filles en âge de procréer sont touchées par l’endométriose dans le monde, soit 190 millions de personnes, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Jusqu’à présent, les causes de cette maladie gynécologique restent mal connues.
Les femmes atteintes d’endométriose ont plus de troubles gastro-intestinaux
Une étude récemment publiée dans la revue Cell Reports Medicine apporte de nouvelles connaissances sur l’endométriose. Cette pathologie aurait des facteurs de risque génétiques communs avec le syndrome du côlon irritable (SCI). Le SCI est, d'après le Vidal, un trouble bénin qui se traduit par des maux de ventre, des diarrhées, de la constipation et des ballonnements. "Cette découverte génétique corrobore l'observation clinique d'une incidence accrue des troubles gastro-intestinaux chez les femmes atteintes d'endométriose”, explique Grant Montgomery, l’un des auteurs, dans un communiqué.
Deux fois plus de risque de syndrome du côlon irritable en cas d'endométriose
Lors de leur étude, les chercheurs ont découvert que les femmes atteintes d’endométriose étaient deux fois plus susceptibles de recevoir un diagnostic de SCI que les femmes qui ne sont pas atteintes de cette pathologie. De plus, elles ont aussi 1,4 fois plus de risque d’être atteintes de reflux gastro-œsophagien (RGO), à savoir la remontée d'une partie du contenu gastrique dans l'œsophage.
Pour les auteurs, la découverte de ce lien entre l’endométriose et les troubles gastro-intestinaux est importante. En effet, ne pas le connaître pourrait amener à des erreurs de diagnostic et à une prise en charge retardée de l’endométriose.
"Si une femme consulte son médecin généraliste pour des douleurs abdominales et des symptômes gastro-intestinaux, l'endométriose doit être considérée comme l’une des raisons possibles [à ces maux], explique Grant Montgomery. À mesure que nos connaissances sur l’endométriose et ses facteurs de risque augmentent, nous espérons mieux comprendre comment cette maladie se développe et comment pouvoir améliorer les traitements et le diagnostic."
Actuellement, la chirurgie est le seul traitement permettant l’élimination complète des lésions associées à l’endométriose selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Pour les douleurs, les patientes peuvent prendre des médicaments, mais ils ne soigneront pas la pathologie.