Les femmes d'aujourd'hui seraient-elles moins actives que celles d'antan ? C'est en tout cas ce que suggère ce mercredi une étude américaine selon laquelle les femmes, ayant des enfants, seraient désormais davantage sédentaires qu'auparavant. La faute avant tout au mode de vie actuel (télé, ordinateur...) qui ne pousse pas les gens à faire du sport. Conséquence de ce phénomène, les calories restent et les kilos aussi. Ces résultats, déjà polémiques, ont été publiés dans la revue médicale Mayo Clinic Proceedings.
11 h de moins par semaine d'activité physique
Pour parvenir à cette conclusion, des chercheurs de l'Université de Caroline du Sud (Etats-Unis) ont analysé tout d'abord les réponses d'une cohorte de femmes agées de plus de 45 ans, avec des enfants entre 5 et 18 ans. Résultat : comparativement aux mères dans la même situation en 1965 , les mamans de 2010 ont consacré, en moyenne, 11 heures de moins par semaine à une activité physique, comme le ménage, la cuisine, la garde d'enfants, mais aussi l'exercice physique. A l'inverse, ces mêmes femmes passent sept heures de plus par semaine à faire des activités sédentaires, comme surfer sur le web ou regarder la télévision.
Et ce constat est le même pour les femmes plus jeunes avec des enfants de moins de 5 ans. Les activités physiques ont chuté chez ces femmes d'environ 14 heures dans la semaine en 2010 (comparé à 1965), alors que dans le même temps, les activités sédentaires ont augmenté d'environ six heures par semaine. Pour éviter toute polémique, ces scientiques indiquent que d'après des précédentes recherches, ce constat serait le même pour les hommes, notamment concernant l'augmentation des activités sédentaires.
Moins d'activités égal moins de calories brûlées
Cette redistribution du temps libre à la maison signifie aussi que les femmes contemporaines brûlent moins de calories qu'auparavant. A raison de deux heures d'exercices par jour en moins, elles brûlent aussi 225 calories en moins par jour comparé à leurs aînées. Cela fait tout de même 1573 calories brûlées en moins chaque semaine.
« Au fil des générations, les mères sont de plus en plus sédentaires. Cette sédentarité accroît la menace de l'obésité. Cette inactivité prédispose aussi potentiellement leurs enfants, qui suivent bien souvent ce rythme, à un risque accru d'adiposité et de maladies chroniques, telles que le diabète », a déclaré le Dr Archer, principal auteur de l'étude.
Mais pour les femmes qui voudraient désormais se ruer sur les tâches ménagères pour compenser ce manque d'activité physique, pas de panique mesdames ! Car passer l'aspirateur ou faire les vitres n'est pas une activité physique assez intense pour avoir des effets bénéfiques sur la santé, révélaient récemment des chercheurs britanniques. D'après eux, les tâches ménagères ne sont pas une vraie activité physique. Résultat, ils estiment que ces dernières n’ont pas l’effet escompté sur les facteurs de risque de maladies cardiovasculaires ou d’obésité, au même titre qu’une véritable activité physique.
La sédentarité des enfants nuit durablement à leur coeur
Enfin, des scientifiques britanniques ont également estimé au mois de novembre que la sédentarité s'installait aussi chez les enfants. Dans une étude impliquant près de 23 000 écoliers âgés de 9 à 11 ans, ils ont noté que ces jeunes passaient de plus en plus d'heures devant la télévision ou l'ordinateur. Et ces nouvelles habitudes ne sont pas sans effets néfastes sur leur santé. Ces mauvaises habitudes augmentent, d'après eux, le risque de développer des maladies cardiaques à l'âge adulte.