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QUESTION D'ACTU

Chez les adolescentes

Poster ses photos sur Facebook révèle une mauvaise image de soi

La mode qui consiste à poster massivement des photos de soi sur Internet est associé à une mauvaise perception de son corps, selon une récente étude.

Poster ses photos sur Facebook révèle une mauvaise image de soi INNAMORATI/SINTESI/SIPA




Les adolescents qui publient constamment des photos d'eux-mêmes sur Facebook seraient-ils égocentriques ? Peut-être mais cette pratique très à la mode révèle surtout des problèmes d'image corporelle. Deux chercheurs de l’Université Américaine de Washington (Etats-Unis) ont suivi la fréquentation Internet et la perception corporelle de 103 collégiennes et lycéennes. Leur objectif était d’évaluer la relation entre utilisation de Facebook et la perception de son apparence chez les jeunes filles. Leurs résultats sont parus ce 3 décembre dans la revue  Cyberpsychology, Behavior, and Social Networking.

 

Publier des photos de soi, une mode très répandue 

Dans cette étude, Evelyn Meier et James Gray tentent d’établir un lien entre le postage de photos sur Internet, particulièrement les réseaux sociaux, et l’estime que les adolescentes ont de leur propre corps. La fréquentation des réseaux sociaux est l’activité électronique la plus répandue chez les 8-18 ans, et les « selfies » (autoportrait photographique) sont de plus en plus populaires. Les chercheurs sont partis de deux hypothèses : une mauvaise image de soi est liée soit à une utilisation importante de Facebook, soit au fait de poster beaucoup de photos sur ce réseau social, et de faire « exhibition du corps ». A noter que si cette étude se concentre sur ce réseau social, il ne faut pas oublier que les autres (Twitter, Tumblr, Instagram) sont aussi concernés par la mode des « selfies. »

 

Même effet que les médias traditionnels

Résultat : c’est le fait de poster de nombreuses photos de soi-même et de se comparer à celles des autres qui est relié à des troubles de l’image chez les adolescentes. Les jeunes filles sont plus insatisfaites de leur poids, recherchent davantage la minceur lorsqu’elles fréquentent ce réseau social. Mais ce n’est pas son utilisation qui pose problème. Et par ailleurs,  ces effets sont comparables à ceux provoqués par les médias traditionnels, et notamment les magazines féminins qui véhiculent un idéal de minceur, voire d’extrême minceur, auquel les adolescentes sont particulièrement sensibles.

Ces chercheurs américains estiment, par ailleurs que cette mode influe sur le regard que l'on porte sur son propre corps. L’utilisation de l’outil photo de Facebook conduirait la jeune femme à observer d’un œil objectif les femmes que les médias lui présentent. Elle transfèrerait ensuite ce schéma sur elle-même et observerait donc son propre corps d’un œil extérieur. L’utilisation des réseaux sociaux, qui permettent de regarder les photos de ses amis, accentue ce phénomène. Aucune causalité ne peut être établie, soulignent les auteurs de l’étude, « mais cette activité fréquente renforcerait ou exacerberait des problèmes d’image existants. »


Mettre en place des programmes de prévention

La rédactrice en chef de la revue, Brenda Wiederhold, envisage cette étude comme un point de départ pour mettre en place de nouvelles stratégies de prévention des troubles du comportement alimentaire. « Au vu de la relation entre les troubles du comportement alimentaire et image déformée de son corps, il est important d’identifier les facteurs contributeurs au sein de ce groupe particulièrement vulnérable. En identifiant ces facteurs, nous pouvons agir pour mettre en place des programmes de prévention plus efficaces, » conclut-elle. En effet, il est important de rappeler qu’une image mise en ligne n’est pas forcément le reflet de la réalité : il est possible de les retoucher de façon à mettre le modèle photographié en valeur. C’est d’ailleurs une pratique très utilisée dans les magazines de mode.

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