Cancer colorectal, de l’ovaire, de la prostate… Ces différents cancers sont dits "silencieux", c’est-à-dire qu’ils ne provoquent généralement aucun symptôme jusqu’à un stade avancé. Pour détecter précocement ces pathologies cancéreuses, une équipe internationale de chercheurs a mis au point un test sanguin capable de détecter la protéine LINE-1-ORF1p en moins de deux heures. Ces travaux ont été publiés dans la revue Cancer Discovery.
Un nouveau biomarqueur pour dépister les cancers silencieux
Dès le début de la maladie cancéreuse, la protéine LINE-1 produit à des niveaux élevés la protéine ORF1p. Pendant très longtemps, la communauté scientifique a essayé de développer un test sensible et précis pour détecter l'ORF1p le plus tôt possible et ainsi empêcher le cancer de se propager.
Pour les besoins de cette recherche, les scientifiques ont utilisé une technologie de détection basée sur une seule molécule, appelée Simoa. L’équipe du laboratoire Rockfeller, qui a participé à l’étude, a fourni des nanocorps, des fragments d’anticorps, personnalisés, dérivés et conçus à partir de lamas, qui ont servi de réactifs de capture de la protéine ORF1p et de sondes sensibles pour la détecter.
Un test sanguin peu coûteux et rapide
L’équipe a constaté que le test sanguin permettait d’identifier avec une grande précision l’ORF1p dans les échantillons de sang de patients atteints de divers cancers, en particulier les cancers de l'ovaire, gastro-œsophagien et colorectal. De plus, ce test de dépistage est peu coûteux et délivre rapidement les résultats.
"Ce test a un potentiel révolutionnaire en tant que test de dépistage précoce pour les cancers mortels (…) Ce type d'instruments de détection ultrasensibles est sur le point d'améliorer les résultats pour les patients de manière décisive", a noté Michael P. Rout, directeur du laboratoire Rockefeller. Ce nouveau biomarqueur pourrait également être utilisé dans le suivi des cancers après le traitement. Le niveau de la protéine d'ORF1p dans le sang du malade doit diminuer lorsque le traitement est efficace. Pour vérifier cette hypothèse, les chercheurs ont étudié 19 patients traités pour un cancer gastro-œsophagien. Selon les résultats, les niveaux d'ORF1p sont tombés en dessous de la limite de détection du test chez les 13 participants ayant répondu au traitement.
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