- 36 % des personnes vivant avec le VIH ont signalé avoir retardé ou ne pas demander des soins de santé par peur crainte que leur animal ne bénéficie pas des soins appropriés en leur absence.
- Leurs revenus étaient associés aux obstacles aux soins de santé liés aux animaux de compagnie.
- Selon les chercheurs, il devrait exister davantage d'interventions systémiques afin d’aider les personnes confrontées au VIH et ayant des animaux domestiques.
"Bien que le fait d’être propriétaire d’un chien ou d’un chat puissent être bénéfique pour la santé des personnes vivant avec le VIH, de précédentes recherches indiquent qu’avoir un animal de compagnie peut compliquer l'accès aux soins de santé, en particulier pour celles qui ont moins de revenus, un moindre soutien social et un lien fort avec leur animal", ont indiqué des scientifiques de l’université de Floride (États-Unis).
VIH : 36 % des adultes ont signalé au moins un obstacle à leurs soins de santé lié à leur animal domestique
Dans une récente étude, ils ont voulu savoir comment les animaux domestiques, qui sont un soutien émotionnel, social et contribuent à l’observance des médicaments, peuvent influencer l’accès et l’utilisation des soins de santé des personnes séropositives. Pour les besoins des travaux, les chercheurs ont recruté 204 adultes vivant avec le VIH qui avaient un animal de compagnie. À l’aide de 12 éléments, ils ont évalué si les participants ont rencontré des obstacles à l'accès et/ou à l'utilisation de soins ou de services liés à la santé en raison des soins dispensés aux animaux domestiques ou de préoccupations concernant le bien-être des animaux.
Selon les résultats, publiés dans la revue Plos One, 36 % des personnes séropositives qui possèdent des chiens et des chats ont déclaré avoir retardé les soins de santé, ne pas les avoir demandés ou ont déclaré qu'elles s'attendaient à le faire à l'avenir, par crainte que leurs animaux de compagnie ne bénéficient pas des soins appropriés en leur absence. Les problèmes financiers et autres problèmes de ressources, notamment le fait de ne pas avoir accès à des services de garde d'animaux ou de pension, figuraient parmi les principaux facteurs qui peuvent contribuer aux obstacles aux soins de santé chez les propriétaires d'animaux séropositifs.
"La solution n’est pas de retirer les animaux de compagnie aux gens"
Les auteurs soulignent la nécessité d'interventions systémiques offrant un meilleur soutien aux personnes ayant des animaux et souffrant de maladies chroniques. D’après Jennifer Applebaum, qui a dirigé l’étude, il peut s’agir notamment de prestataires de soins de santé permettant aux patients d’amener leurs animaux de compagnie à leurs rendez-vous, des partenariats entre des cliniques et des cabinets vétérinaires pour offrir des soins vétérinaires et un hébergement à faible coût ou gratuits ou encore des cliniques gratuites proposant des dépistages et des vaccinations pour les êtres humains et les animaux domestiques.
"Nous savons que les animaux de compagnie sont très importants pour le soutien émotionnel et social des propriétaires et qu’ils peuvent même améliorer la santé des gens. La solution n’est pas de retirer les animaux de compagnie aux gens", a conclu la chercheuse dans un communiqué.