- L'adénocarcinome canalaire pancréatique est le cancer du pancréas le plus répandu et le plus agressif, dont le taux de survie à cinq ans est inférieur à 10 %.
- Des niveaux élevés d’insuline peuvent favoriser l'inflammation du pancréas et le développement de cellules précancéreuses.
- Les chercheurs ont lancé un essai clinique pour aider les personnes atteintes d’un cancer du pancréas à contrôler leur glycémie et leur taux d'insuline circulante.
De précédentes recherches ont montré que l'obésité et le diabète de type 2 étaient des facteurs de risque du cancer du pancréas, dont l’incidence est en augmentation depuis quelques années. Pour la première fois, des chercheurs de la faculté de médecine de l'université de Colombie-Britannique (Canada) ont fourni une explication détaillée des raisons pour lesquelles les personnes souffrant de ces maladies chroniques étaient plus susceptibles de développer cette tumeur.
L’hyperinsulinémie favorise l'inflammation du pancréas et le développement de cellules précancéreuses
Dans le cadre d’une étude, l’équipe s'est concentrée sur l'adénocarcinome canalaire pancréatique, le cancer du pancréas le plus répandu et le plus agressif, dont le taux de survie à cinq ans est inférieur à 10 %. Ils ont découvert que l'hyperinsulinémie contribue directement à l'initiation du cancer du pancréas par l'intermédiaire des récepteurs de l'insuline dans les cellules acineuses de l’organe digestif. Selon les scientifiques, l'insuline soutient la fonction physiologique de ces cellules en produisant des enzymes digestives qui décomposent les aliments riches en graisses, mais qu'à des niveaux élevés, son action accrue peut involontairement favoriser l'inflammation pancréatique et le développement de cellules précancéreuses.
Cancer du pancréas : un essai clinique pour aider des patients à contrôler glycémie et taux d'insuline
Les auteurs espèrent que ces résultats, parus dans la revue Cell Metabolism, ouvriront la voie à de nouvelles stratégies de prévention du cancer, voire à des approches thérapeutiques ciblant les récepteurs de l'insuline dans les cellules acineuses. En collaboration avec d’autres chercheurs, l'équipe a lancé un essai clinique pour aider les patients diagnostiqués avec un adénocarcinome canalaire pancréatique à contrôler leur glycémie et leur taux d'insuline circulante avec l'aide d'un endocrinologue. "Des collègues de Toronto ont montré des liens similaires entre l'insuline et le cancer du sein. À l'avenir, nous espérons déterminer si et comment l'excès d'insuline peut contribuer à d'autres types de cancers liés à l'obésité et au diabète", a conclu le Dr James Johnson, professeur au département des sciences cellulaires et physiologiques de l'université de la Colombie-Britannique, dans un communiqué.