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Vieillissement biologique

Faire plus que son âge : un risque accru de démence et d'AVC ?

Par Stanislas Deve

Les personnes qui ont un âge biologique plus élevé que leur âge chronologique réel auraient plus de risques de développer une démence ou un AVC.

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L'âge chronologique se calcule à partir de la date de naissance, tandis que l'âge biologique se calcule à partir de l’ensemble des systèmes qui nous composent (cardio-respiratoire, pulmonaire, osseux, immunitaire...), prenant ainsi en compte le processus de vieillissement différent chez chacun.
D’après l’étude, "si l'âge biologique d'une personne est de cinq ans de plus que son âge réel, elle a un risque 40 % plus élevé de développer une démence vasculaire ou de subir un accident vasculaire cérébral".
"En ralentissant les processus de vieillissement du corps, il pourrait être possible de réduire ou de retarder l'apparition de la maladie", écrivent les chercheurs.

À mesure que nous vieillissons, le risque de maladies chroniques comme le cancer, les pathologies cardiovasculaires et les troubles neurodégénératifs augmente. "Mais parce que les gens vieillissent à des rythmes différents, l'âge chronologique [le nombre d’années vécues par la personne] est une mesure plutôt imprécise", explique Sara Hägg, professeure à l’Institut Karolinska, en Suède. A l’inverse, l’âge biologique peut en dire beaucoup plus. C’est ce que confirme une nouvelle étude publiée dans le Journal of Neurology, Neurosurgery and Psychiatry.

Un âge biologique plus élevé que son âge chronologique

Afin de mesurer l'âge biologique et le lien avec la maladie, les chercheurs ont utilisé les données de la Biobanque du Royaume-Uni, incluant environ 325.000 personnes entre 40 et 70 ans au moment du premier test. L'âge biologique a été calculé à l'aide de 18 biomarqueurs, comme la glycémie, la pression artérielle, la fonction pulmonaire ou encore l'IMC. Les chercheurs ont ensuite étudié la relation entre ces biomarqueurs et le risque de développer des maladies neurodégénératives telles que la démence ou la maladie de Parkinson sur une période de neuf ans.

Résultat : comparé à l'âge chronologique réel, l’âge biologique élevé est lié à un risque accru de démence, en particulier de démence vasculaire, et d'accident vasculaire cérébral ischémique, c'est-à-dire un caillot de sang dans le cerveau. Autrement dit, les personnes qui ont un âge biologique plus élevé que leur âge chronologique réel courent plus de risques. Et ce, même si d'autres facteurs de risque tels que la génétique, le mode de vie et la socio-économique sont pris en compte.

Un risque plus élevé de développer une démence vasculaire ou un AVC

"Si l'âge biologique d'une personne est de cinq ans de plus que son âge réel, elle a un risque 40 % plus élevé de développer une démence vasculaire ou de subir un accident vasculaire cérébral", résume Jonathan Mak, qui a participé à l’étude, dans un communiqué.

Les résultats, à prendre avec des pincettes car ils ne montrent pas de relation de causalité, indiquent qu'"en ralentissant les processus de vieillissement du corps", il pourrait être possible de "réduire ou de retarder l'apparition de la maladie". "Plusieurs des biomarqueurs peuvent être influencés par le mode de vie et les médicaments", selon Sara Hägg.

Les chercheurs entendent maintenant étudier le lien entre l'âge biologique et d'autres maladies, à commencer par le cancer.