Deux troubles gynécologiques, le syndrome des ovaires polykystiques et la dysménorrhée, sont chacun associés à un risque accru de maladie cardiovasculaire, selon deux études préliminaires qui seront présentées lors des sessions scientifiques 2023 de l'American Heart Association.
Le syndrome des ovaires polykystiques fait grimper la tension des ados
Les premiers travaux portant sur près de 170.000 adolescentes âgées de 13 à 17 ans, ont révélé que le risque d'hypertension artérielle (pression artérielle de 130/80 mm Hg ou plus) était 30 % plus élevé chez les jeunes filles atteintes du syndrome des ovaires polykystiques par rapport à celles qui n'en souffraient pas.
Selon l'analyse des chercheurs, la prévalence de l'hypertension était de 18,6 % chez les adolescentes touchées par ce trouble du cycle menstruel, contre seulement 6,9 % chez celles qui ne le présentaient pas. De plus, la maladie liée à un dérèglement hormonal entraînait un risque 1,3 fois plus élevé d'avoir une pression artérielle supérieure à 130/80 mm Hg.
"Alors que des données émergent sur les effets cardiovasculaires du syndrome des ovaires polykystiques tout au long de la vie, peu d'études ont examiné les risques pour la santé associés spécifiquement chez les adolescentes", a expliqué l'auteure principale de l'étude Dr Sherry Zhang, médecin au Kaiser Permanente Oakland Medical Center à Oakland dans un communiqué. "Étudier les adolescentes nous permettra de mieux identifier les complications cardiométaboliques possibles du syndrome des ovaires polykystiques qui peuvent se développer à un jeune âge dans l'espoir de réduire le risque cardiovasculaire futur."
Les règles douloureuses augmentent le risque de maladie cardiovasculaire
La seconde étude, menée par une autre équipe, a montré que les femmes de moins de 50 ans souffrant de dysménorrhée (un trouble caractérisé par des règles douloureuses), avaient un risque accru de maladies cardiovasculaires. Selon cette recherche, les patientes atteintes de dysménorrhée étaient deux fois plus susceptibles de souffrir de cardiopathie ischémique ou encore trois fois plus susceptibles d'avoir des douleurs thoraciques, aussi connues sous le nom d'angine de poitrine.
"Nos résultats suggèrent que la dysménorrhée est un facteur de risque important de maladie cardiaque chez les jeunes femmes qui pourrait être utilisé pour affiner le risque cardiovasculaire dans cette population", a expliqué l'auteure le Dr Eugenia Alleva. "Ces résultats s'ajoutent également aux efforts de recherche en cours visant à identifier et à construire des modèles de risque sur mesure pour les jeunes femmes, ce qui permet en fin de compte d'améliorer la prévision des risques et la prévention des maladies."
Deux découvertes essentielles pour la santé cardiaque féminine
"Ces études sont extrêmement importantes parce qu'elles donnent un aperçu de la façon dont les facteurs spécifiques aux jeunes femmes peuvent avoir un impact sur le risque cardiovasculaire futur. Plus tôt, nous pouvons identifier ces risques uniques, plus tôt, nous pouvons intervenir avec des traitements pour réduire ces risques et idéalement sauver des vies", conclut le Dr Harmony Reynolds, présidente du Comité des maladies cardiovasculaires et des accidents vasculaires cérébraux chez les femmes et des populations sous-représentées de l'American Heart Association.
La spécialiste note également que le rendez-vous annuel chez le gynécologue est le principal point de soins de nombreuses patientes. "Ces visites offrent une occasion exceptionnelle de parler des risques propres aux femmes, ainsi que de l'importance de maintenir un mode de vie sain pour le cœur, qui est une pierre angulaire de la réduction du risque de maladie cardiovasculaire".