- Pour la première fois, la présence du virus de la Fièvre Hémorragique Crimée-Congo (FHCC) a été observée en France.
- Cette infection provoque généralement peu de symptômes, mais elle peut évoluer vers des formes sévères, voire mortelles.
- La transmission du virus de la FHCC est principalement due à des piqûres de tique du genre Hyalomma.
Le 25 octobre dernier, une équipe du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) a observé, pour la première fois, la présence du virus de la Fièvre Hémorragique Crimée-Congo (FHCC) en France. Des tiques de l’espèce Hyalomma marginatum, collectées au sein d’élevages de bovins dans les Pyrénées-Orientales (Occitanie), étaient porteuses du virus. Néanmoins, aucun cas humain n’a été diagnostiqué dans l’Hexagone.
Comment reconnaître la fièvre hémorragique de Crimée-Congo ?
La fièvre hémorragique de Crimée-Congo est une maladie provoquée par un virus du même nom. Dans la majorité des cas, les symptômes liés au virus FHCC sont peu sévères chez l’humain. Ils se traduisent principalement par un syndrome grippal (fièvre, douleurs musculaires, vertiges…) associé à des troubles digestifs (vomissements, douleurs abdominales).
Lorsque la pathologie s’aggrave, elle peut néanmoins provoquer des hémorragies ainsi qu’une dégradation rapide des fonctions rénales et hépatiques. "Sous cette forme grave, la maladie est mortelle dans 5 à 30% des cas, le décès ayant lieu la plupart du temps au cours de la deuxième semaine de la maladie", a noté l’Institut Pasteur. Contrairement aux êtres humains, l’infection des animaux vertébrés par le virus de la FHCC est quasiment toujours asymptomatique.
Fièvre Hémorragique de Crimée-Congo : quels sont les vecteurs de transmission de l’infection ?
La transmission du virus de la FHCC est principalement due à des piqûres de tique du genre Hyalomma. En France, l’espèce Hyalomma marginatum, vectrice du virus, a été détectée en 2015 par le Cirad sur le littoral méditerranéen. Originaire d’Afrique et d’Asie, cette tique est introduite par les oiseaux migrateurs provenant d’Afrique. Elle a donc besoin d’un climat sec et chaud pour survivre, ce qui explique sa présence dans les départements du pourtour méditerranéen, de l’Ardèche et de la Drôme. En raison du réchauffement climatique, la propagation de cette tique pourrait cependant s’étendre à d’autres départements de la France métropolitaine dans les prochaines années, ont alerté les autorités sanitaires.
Le virus de la FHCC peut également se transmettre par un contact direct avec du sang ou des fluides d’humains ou d’animaux contaminés. "Les animaux, bien qu’asymptomatiques dans leur immense majorité, présentent néanmoins dans leur organisme, pendant environ une semaine, une quantité de virus suffisante pour engendrer d’autres contaminations", a averti l’Institut Pasteur.
Quels sont les traitements de la Fièvre Hémorragique de Crimée-Congo ?
Le traitement de la FHCC est principalement symptomatique. Comme l’a expliqué l’Institut Pasteur, la Ribavirine, un médicament antiviral, a été envisagée pour soigner les patients lors de la survenue des symptômes, mais son efficacité est encore débattue. Sur le marché, aucun vaccin n’est proposé, à ce jour, pour lutter contre l’infection.
Quelles sont les zones endémiques de Fièvre Hémorragique de Crimée-Congo ?
Cette pathologie est endémique dans plusieurs régions du monde, en particulier en Afrique et en Asie. Elle est également présente dans certaines zones de la Turquie et dans certains pays d’Europe de l’Est.
En France, malgré la présence de la tique Hyalomma marginatum, aucun cas humain de FHCC n’a été identifié. Depuis 2016, une douzaine de cas humains de FHCC ont été toutefois enregistrés en Espagne.