- Les enfants génétiquement prédisposés à l'insomnie risquent plus d’avoir des difficultés pour s’endormir et de se réveiller durant la nuit.
- Les tout-petits qui étaient génétiquement prédisposés à dormir plus longtemps avaient une durée de sommeil plus longue, mais avaient des réveils nocturnes fréquents à l'adolescence.
- "La susceptibilité génétique au mauvais sommeil se transmet des adultes aux enfants", selon les auteurs.
Bien dormir est essentiel pour le développement cérébral, plus précisément la concentration, la mémoire et l’apprentissage, des enfants. En outre, le sommeil régule la production de plusieurs hormones (croissance, cortisol, insuline, appétit). "Des preuves montrent une héritabilité modérée des caractéristiques du sommeil chez des jumeaux : 40 % pour les symptômes d'insomnie et 46 % pour la durée du sommeil. D’autres recherches ont identifié des variantes génétiques impliquées dans l'insomnie et la durée du sommeil chez les adultes, mais on ne sait pas si ces dernières affectent le sommeil chez les enfants", ont souligné des chercheurs du University Medical Center Rotterdam (Pays-Bas).
Des réveils fréquents ou des difficultés à s'endormir chez les enfants génétiquement prédisposés à l'insomnie
C’est pourquoi ils ont décidé de réaliser une étude afin de déterminer si certains enfants sont génétiquement prédisposés à mal dormir. Pour les besoins des travaux, les scientifiques hollandais ont recruté 2.458 enfants d’origine européenne, dont 51 % étaient des filles. Les éléments liés à l'insomnie chez les tout-petits d’un, trois et six ans ont été signalés par les mères. À l'âge de 10 à 15 ans, l'échelle des troubles du sommeil a été évaluée dans un sous-échantillon de 975 adolescents.
D’après les résultats, publiés dans la revue Journal of Child Psychology and Psychiatry, les enfants génétiquement prédisposés à l'insomnie (selon un score de risque polygénique élaboré pour les adultes) avaient davantage de problèmes de sommeil semblables à l'insomnie, comme des réveils fréquents ou des difficultés à s'endormir. Cependant, ceux qui étaient génétiquement prédisposés à dormir plus longtemps avaient une durée de sommeil plus longue mais se réveillaient également plus pendant la nuit à l'adolescence.
"La susceptibilité génétique au mauvais sommeil se transmet des adultes aux enfants"
Ainsi, les gènes prédisposant les adultes à l'insomnie jouent aussi un rôle dans le mauvais sommeil de la petite enfance à l'adolescence. "Notre étude montre que la susceptibilité génétique au mauvais sommeil se transmet des adultes aux enfants. Cette découverte souligne l'importance de la reconnaissance et de la prévention précoces", a déclaré Desana Kocevska, auteur principal des recherches, dans un communiqué.