- Les hommes vont moins chez le médecin que les femmes.
- Pour lutter contre les tabous qui conduisent les hommes à ne pas consulter, l'Association Française d'Urologie lance en novembre le 1er mois de la santé masculine.
- De plus, une journée dédiée au grand public est organisée lors du congrès français d'urologie qui se tiendra du 22 au 25 novembre au Palais des Congrès de Paris.
"Que cela soit via leur généraliste ou un gynécologue, les femmes prennent l’habitude dès l’adolescence de consulter régulièrement pour être suivies, les hommes n’ont pas ce réflexe", a expliqué le Pr Alexandre de la Taille, Président de l'Association Française d’Urologie (AFU) et Chef du Service d’urologie du CHU Henri Mondor - Créteil lors d’une conférence de presse organisé le 8 novembre 2023.
Difficultés à parler de leur intimité, peurs, biais culturels… les médecins remarquent que les hommes ont tendance à délaisser leur santé. Pour lutter contre les tabous et les sensibiliser aux troubles qu’ils peuvent rencontrer, l’AFU lance le 1er mois de la Santé Masculine en novembre.
Santé masculine : "il faut consulter régulièrement"
Le premier message des urologues aux membres de la gent masculine en ce 1er mois de la santé masculine ? Allez chez le médecin régulièrement. En effet, ils consultent beaucoup moins que les femmes.
Une étude de l’Insee, publiée en 2022, montrait que 88 % des femmes avaient vu un médecin généraliste depuis moins d’un an en 2019, contre 80 % parmi les hommes. L’écart était encore plus fort concernant les spécialistes (53 % vs 42 %). Et cette réticence ou manque d’habitude à voir des médecins n’est pas sans conséquence.
"Les urologues sont confrontés à des hommes qui arrivent trop tardivement avec des maladies avancées ou encore peu informés sur la prévention des pathologies qu’ils peuvent rencontrer. La campagne, lancée par l’AFU, a pour but de lever les tabous, libérer la parole, informer et inciter les hommes à franchir les portes des cabinets médicaux", explique le Pr Alexandre de la Taille.
En effet, à l’instar du cancer de la prostate ou du testicule, les chances de guérison sont plus importantes si les pathologies sont prises tôt. De plus, oser consulter pour les problèmes rencontrés sous la couette peut aussi sauver des vies.
“L’infertilité comme les dysfonctionnements érectiles sont des marqueurs sentinelles d’autres maladies, car ils sont liés à des phénomènes organiques comme les problèmes endocriniens ou vasculaires, le tabac, le vieillissement. Il n’est pas rare que nos consultations permettent de dépister ou de prévenir des pathologies graves comme des maladies cardiovasculaires”, ajoute le Dr Charlotte Methorst, urologue.
Mois de santé masculine : faire le point sur ses facteurs de risque est essentiel
“Par ce mois de la santé masculine, il faut vraiment que les hommes comprennent que l’on ne va pas uniquement chez le médecin quand on est malade, mais aussi dans un but de prévention”, ajoute le Pr Alexandre de la Taille. Faire le point sur ses facteurs de risque et son hygiène de vie avec un médecin permet d’éviter les complications ou même la maladie.
“Par exemple, dans le cas de l'hypertrophie de prostate – une pathologie bénigne, mais fréquente entraînant des troubles de la miction - il suffit parfois d’appliquer des conseils d’hygiènio-diététique pour améliorer leur confort comme mieux répartir ses boissons dans la journée pour éviter les réveils nocturnes, limiter les boissons contenant de la caféine ou la théine, traiter la constipation ou encore réévaluer les traitements pris”, indique le Dr Souhil Lebdaï, urologue.
Outre une campagne de communication menée en novembre sensibilisant aux différents problèmes de santé masculine comme les problèmes d’érection, les cancers du testicule ou de la prostate ou encore de la gêne urinaire, l’AFU a prévu dans le cadre de ce mois de sensibilisation d’ouvrir son 117e congrès français d’urologie au grand public pendant la journée du 23 novembre. Lors de cet événement à destination des patients et de leurs accompagnants, des médecins et des associations feront le point sur les traitements, le dépistage et la prévention des maladies masculines.