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Dioxyde d’azote

Toux, asthme... La cuisson au gaz, une menace silencieuse pour les foyers français

Par Mathilde Debry

Toux, asthme... La cuisson au gaz est "une menace silencieuse pour les foyers français" car elle détériore leur santé. 

Richard-P-Long / istock.
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Plus de la moitié des foyers français (53 %) utilisant la cuisson au gaz (plaques de cuisson et fours) dépasse le seuil journalier préconisé par l’OMS pour l’exposition au dioxyde d’azote (NO2).
Or le franchissement des limites préconisées par l’OMS présente un risque important pour la santé, car le dioxyde d’azote peut entraîner une inflammation des voies respiratoires, une toux, des sifflements, une réduction de la fonction pulmonaire et une augmentation des crises d'asthme.
"Il est conseillé de passer à la cuisson électrique, de préférence combiné à l’utilisation de hottes de ventilation conçues spécifiquement pour réduire l’exposition à des niveaux élevés de particules provenant de la cuisson", a déclaré Piet Jacobs, scientifique de TNO.

L’ONG CLASP et l’Association Respire ont commandé à l'Organisation néerlandaise pour la recherche scientifique appliquée TNO une étude concernant l’impact de la cuisine au gaz sur la santé.

La cuisine au gaz détériore la santé 

Cette enquête a été réalisée sur 5 mois par TNO, qui a placé des capteurs dans 35 foyers français, ajoutés aux centaines d'autres situés dans 6 pays européens où une grande partie de la population cuisine au gaz (Pays-Bas, Italie, Espagne, Slovaquie, Roumanie, Royaume-Uni).

D’après la recherche, plus de la moitié des foyers français (53 %) utilisant la cuisson au gaz (plaques de cuisson et fours) dépasse le seuil journalier préconisé par l’OMS pour l’exposition au dioxyde d’azote (NO2). "Les niveaux de concentration en dioxyde d’azote se sont avérés être près de deux fois plus élevés dans les foyers recourant à des appareils de cuisson au gaz que dans ceux disposant d’appareils de cuisson électrique", précisent les auteurs de l’enquête.

Or le franchissement des limites préconisées par l’OMS présente un risque important pour la santé, car le dioxyde d’azote peut entraîner une inflammation des voies respiratoires, une toux, des sifflements, une réduction de la fonction pulmonaire et une augmentation des crises d'asthme, en particulier chez les plus jeunes.

Santé : "il est conseillé de passer de la cuisine au gaz à la cuisson électrique"

"Avec notre étude de terrain, nous avons mesuré que dans 29 % des ménages français sélectionnés cuisinant au gaz, la valeur limite de dioxyde d’azote (NO2) de l’UE pour une exposition d’une heure était dépassée, là où les niveaux extérieurs étaient inférieurs à ces valeurs. Pour ramener ces valeurs au-dessous des niveaux recommandés, il est conseillé de passer à la cuisson électrique, de préférence combiné à l’utilisation de hottes de ventilation conçues spécifiquement pour réduire l’exposition à des niveaux élevés de particules provenant de la cuisson", a déclaré Piet Jacobs, scientifique de TNO.

Nicole Kearney, la directrice de CLASP Europe, complète : "Nos recherches révèlent la gravité de la pollution de l'air causée par les appareils de cuisson au gaz dans les foyers à travers l'Europe. Il est essentiel de donner aux gens des connaissances sur les risques sanitaires de ces produits, et ils ont besoin de ressources pour passer à des plaques de cuisson et des fours plus propres et plus sains. À leur tour, les gouvernements doivent protéger la santé publique, en s’attaquant à la pollution de l’air à la source et en soutenant la transition vers une cuisine plus propre."

"On ne peut plus fermer les yeux sur les risques liés à la cuisson au gaz ! C’est un sujet de santé publique qui doit être pris à bras le corps par les politiques français. Pour protéger les Français et particulièrement les enfants, il faut les encourager et les accompagner vers l’électrification !", conclut Tony Renucci, directeur général de Respire.