De plus en plus de personnes sont pendues à leur téléphone et passent leur temps à consulter leurs notifications ou à scroller sur les réseaux sociaux pendant des heures. Afin de lutter contre cette addiction aux écrans, certains décident de faire une "digital detox". L’idée ? Ne plus utiliser aucun support numérique pendant quelques heures, jours ou même un mois entier. Dans une récente étude, des chercheurs de l’université de Durham (Angleterre) ont révélé que chez les personnes accros aux réseaux sociaux, un sevrage numérique pouvait entraîner la survenue de sentiments surprenants.
Ne plus utiliser les réseaux sociaux pendant une semaine
"De récentes études sur le potentiel de dépendance des technologies modernes, telles que l'internet, les smartphones ou les sites de réseaux sociaux, ont suggéré que les changements émotionnels et motivationnels associés au sevrage numérique reflètent les conséquences antipathiques observées lorsque la consommation de drogues est interrompue brusquement. Ce phénomène a été observé même chez des utilisateurs modérés et interprété comme une manifestation de sevrage, un marqueur important de la dépendance physique dans les troubles liés à l'utilisation de substances", ont indiqué les scientifiques anglais.
Dans le cadre de leurs travaux, publiés dans la revue Plos One, ils ont voulu savoir si ce comportement était représentatif chez les adultes qui consultent excessivement les réseaux sociaux, ou s'il ne s'applique qu'à certaines personnes de la population. Pour en avoir le cœur net, l’équipe a mené une expérience auprès de 51 volontaires qui utilisaient les réseaux sociaux entre 30 minutes et neuf heures par jour. Il leur a été demandé de faire une pause numérique durant une semaine et d’indiquer ce qu’ils ressentaient lors de l’intervention.
"Digital detox" : une réduction des émotions négatives et positives
Selon les résultats, les participants ont déclaré avoir eu moins de difficultés que prévu à ne pas consulter les réseaux sociaux. Au cours de ce sevrage numérique, ils ont signalé moins s’ennuyer et se sentir moins seuls. "Si nos données indiquent une diminution des émotions négatives liées à l'abstinence, elles montrent également une réduction des émotions positives", telles que l’approbation sociale via des likes et des commentaires positifs, ont écrit les auteurs. Autre constat : ils n’ont ressenti que peu ou pas de symptômes de sevrage. En clair, la "digital detox" n’a ainsi eu aucun effet sur les "désirs explicites ou implicites d’utiliser les réseaux sociaux", alors que la hausse de ces envies est, en général, l’un des effets provoqués par l’abstinence dans les cas d’addictions.
Les chercheurs ont révélé que la plupart des volontaires ont "rechuté" au moins une fois en se connectant à un ou plusieurs réseaux sociaux. Ils ont également souligné que leur étude était de petite envergure et que les résultats pourraient être différents si elle était menée auprès de groupes plus importants de personnes ayant cessé d'utiliser les réseaux sociaux pendant de plus longues périodes.