- Un premier vaccin contre le Chikungunya vient d'obtenir le feu vert des USA pour être commercialisé sur leur sol.
- Il repose sur une seule dose et est réservée aux personnes de plus de 18 ans exposées au virus.
- Plus de 75 % de la population mondiale vit dans des zones à risque de transmission du chikungunya, selon les estimations.
Bonne nouvelle dans la lutte contre les maladies transmises par les moustiques. Alors que les effets du changement climatique provoquent une flambée des cas, le premier vaccin contre le virus du chikungunya vient d'être approuvé par la Food and Drug Administration (FDA).
Chikungunya : un premier vaccin développé par une société franco-autrichienne
La société franco-autrichienne Valneva a annoncé dans un communiqué publié le 10 novembre 2023 que son vaccin contre le chikungunya baptisé IXCHIQ® a obtenu le feu vert de la FDA. Reposant sur une dose unique, il permet de prévenir la maladie transmise par les moustiques. Pour son lancement, il est réservé aux personnes âgées de 18 ans et plus, présentant un risque accru d'exposition au virus.
L'entreprise a précisé que lors des tests de phase 3, le produit a montré un "taux de séro-réponse de 98,9 % à 28 jours avec une seule dose". L'efficacité a été mesurée à 96,3 % six mois plus tard. Les résultats ont été publiés dans The Lancet en juin 2023. Valneva continuera à évaluer la persistance des anticorps pendant au moins cinq ans.
Le Dr. Richard Hatchett, CEO de la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI), explique dans le communiqué : "le tout premier vaccin approuvé contre le chikungunya jouera un rôle crucial dans la prévention de la souffrance causée par cette maladie débilitante. Le changement climatique intensifie la menace que représente le chikungunya, ce qui signifie que des vaccins sûrs et efficaces sont plus que jamais nécessaires".
Chikungunya : 75 % de la population mondiale concernée
Ce vaccin représente une véritable avancée. "Aujourd'hui, on estime que plus de 75 % de la population mondiale vit dans des zones à risque de transmission du chikungunya en raison de facteurs tels que le réchauffement et le changement climatique. Le chikungunya s'est déjà propagé dans plus de 110 pays et est actuellement considéré comme l'une des infections virales les plus susceptibles d'émerger dans de nouvelles zones géographiques", ajoute le Dr Juan Carlos Jaramillo, Chief Medical Officer de Valneva dans le communiqué.
Bien que la maladie soit endémique principalement en Asie du Sud et en Afrique, la présence des moustiques tigres a conduit à la propagation du virus dans d'autres régions. L'incubation du chikungunya dure en moyenne de 4 à 7 jours. La pathologie se caractérise par une fièvre élevée (supérieure à 38,5°C) qui apparaît brutalement, suivie de maux de tête, de courbatures, de douleurs articulaires ou encore d'une conjonctivite, d'une éruption cutanée et de nausées.
La plupart des malades se rétablissent complètement, toutefois l'infection virale peut aussi évoluer vers une phase chronique marquée par des douleurs articulaires persistantes et incapacitantes.