44 millions de personnes souffrent de démence dans le monde, dont 35 millions de la maladie d'Alzheimer selon le rapport Alzheimer Disease International, révélé ce 5 décembre. Cette maladie neuro-dégénérative n’est qu’une des nombreuses formes que peut prendre la démence chez les personnes âgées. En pleine explosion dans les pays riches, elle pourrait bientôt atteindre les pays en développement.
Explosion dans les pays pauvres
Selon les estimations d’Alzheimer Disease International, le nombre de personnes atteintes de démence devrait doubler d’ici 2030 et tripler à l’horizon 2050. Les personnes concernées seront principalement âgées de plus de 60 ans : près de la moitié d’entre elles risquent d’être un jour démentes (45 %). Actuellement, la démence touche assez équitablement les différents continents, même si les pays riches sont plus touchés. Cela s’explique par une espérance de vie plus élevée.
Le rapport estime que le nombre de personnes démentes devrait augmenter d’un tiers dans les pays riches d'ici 2050. Les pays pauvres ou modestes devraient rattraper, voire dépasser ces régions du globe. Ils devraient être submergés par une vague de nouveaux cas. L’Inde, en particulier, devrait voir le nombre de malades doubler. Le constat pour la Chine est similaire. Les autres régions d’Asie, le Moyen-Orient, l’Amérique Latine et l’Afrique subsaharienne sont également concernées. Autre donnée surprenante : la démence touchera principalement les villes dans ces régions. Dans les zones rurales, les personnes âgées dépendantes sont moins nombreuses et cela ne devrait pas changer.
Une mauvaise prise en charge
Il faut dès à présent commencer à mieux gérer la prise en charge de la démence, suggère le rapport, car le vieillissement de la population est une réalité. Ce n'est actuellement pas le cas : la dépendance représente une part minime du revenu mondial, 1% du PNB mondial. Alors que le nombre d’actifs capables de prendre en charge le surcoût des malades supplémentaires se réduit, les systèmes de santé et la protection sociale souffrent d’un manque d’organisation. Le rapport avertit les gouvernements dès son introduction : « Puisque ceux qui seront âgés en 2060 sont déjà nés, l'impact du vieillissement de la population sur les besoins en soin à long terme et leur coût est à la fois prévisible et inévitable. Les gouvernements et les sociétés qu'ils représentent n'ont aucune excuse s'ils se trouvent insuffisamment préparés. »
Le rapport d’Alzheimer Disease International émet plusieurs recommandations à l’échelle mondiale. Dès aujourd’hui, il est nécessaire de faire de la démence une priorité de santé. Pour cela, il est nécessaire de mieux évaluer la démence dans chaque pays, en termes de prévalence et de besoins dans la prise en charge. La mise en place de structures hospitalières mieux adaptées est également recommandée. A l’échelle institutionnelle, le rapport conseille d’intégrer les systèmes sociaux et sanitaires, afin de mieux coordonner les différents services de prise en charge.
La recherche tente actuellement de percer les secrets des différentes formes de démence. Quelques avancées ont été réalisées. Mais des solutions de prévention primaire devront être trouvées, notamment pour mieux détecter les personnes à risque. Définir des traitements pour réduire l’impact de la démence sur l’autonomie des malades sera la prochaine étape.