La maladie pilonidale, qui touche 26 à 100 personnes sur 100.000, est plus fréquente chez les adolescents et les jeunes adultes. Elle se produit lorsque des kystes se forment entre les fesses en raison de la sédentarité ou de l’obésité. "Il arrive qu’un poil provoque une irritation et grandisse dans la peau, entraînant la formation d’une cavité pouvant contenir des poils. Ce type de cavité est appelé kyste pilonidal et se forme généralement en haut du sillon interfessier", indique le Manuel MSD. Si le kyste s’infecte, une douleur, une rougeur, un gonflement et parfois du pus peuvent se présenter. Dans ce cas, les patients doivent prendre des antibiotiques ou subir une intervention chirurgicale.
La maladie pilonidale récidive dans près d'un cas sur trois
Cependant, en général, le traitement standard de la maladie pilonidale consiste à retirer les poils à l'aide d'un rasoir ou d'une crème, ainsi qu'à suivre des conseils d’hygiène, tels que le lavage de la zone concernée. Problème : cette pathologie réapparaît environ 33 % du temps. Ces récidives contribuent à un niveau élevé de stress psychosocial chez les patients qui manquent souvent l'école ou le sport et peuvent éviter les activités sociales. Pour remédier à ce problème, certains praticiens ont commencé, ces dernières années, à avoir recours à l'épilation au laser pour prévenir les récidives en assurant une épilation plus durable.
Cette technique, qui vise à détruire le bulbe du poil, est-elle réellement efficace pour éviter la réapparition d’un kyste sacro-coccygien ? Pour en avoir le cœur net, des scientifiques américains ont réalisé une étude parue dans la revue JAMA Surgery. Dans le cadre des travaux, ils ont recruté 302 patients, âgés de 11 à 21 ans, qui avaient été déjà traités pour une maladie pilonidale entre 2017 et 2022. La moitié des participants ont bénéficié de séances d’épilation laser et d’un traitement standard. Quant au reste des volontaires, ils ont eu uniquement des soins classiques.
Maladie pilonidale : moins de récidives après des séances d’épilation au laser
Après un an, 10,4 % des patients qui avaient reçu une épilation au laser et un traitement standard avaient connu une récidive, contre 33,6 % des patients du groupe qui avaient reçu uniquement un traitement standard. Il n'y a pas eu de différences significatives entre les deux groupes en termes de complications, de la qualité de vie liée à la santé, de satisfaction à l'égard des soins de santé ou de la stigmatisation perçue.
"Ces résultats apportent des preuves supplémentaires que l'épilation au laser est sûre, bien tolérée et qu'elle devrait être disponible comme option de traitement initial ou comme modalité de traitement complémentaire pour tous les patients éligibles. (…) Chez les adolescents qui s'occupent d'une zone sensible de leur corps, il y a une certaine gêne et de l'embarras. Recevoir ce traitement dans un cadre médical, où les professionnels sont sensibles à leur expérience, serait bénéfique. Si cette procédure est prise en charge, elle deviendra largement disponible, ce qui permettra un traitement plus équitable pour tous les patients atteints de la maladie pilonidale", a déclaré Peter C. Minneci, auteur des recherches, dans un communiqué.