Une flexibilité des horaires de travail est associée à un risque plus faible de maladies cardiovasculaires. C’est ce qu’ont révélé des chercheurs américains dans une nouvelle étude publiée dans la revue American Journal of Public Health. Pour parvenir à cette conclusion, ils ont recruté 555 employés d’une société de technologies et 973 salariés d’unités de soins de longue durée (USLD). Les travailleurs informatiques étaient composés d'ouvriers techniques, hommes et femmes, à salaires élevés et modérés. Ceux occupant un poste dans des structures d'hébergement et de soins dédiées aux personnes âgées de plus de 60 ans étaient pour la plupart des femmes ayant un faible salaire.
Accroître l'équilibre travail-vie personnelle
Dans le cadre des travaux, les volontaires ont participé à une intervention sur le lieu de travail, appelée "Réseau Travail, Famille et Santé", qui est destinée à accroître l'équilibre travail-vie personnelle. Dans le détail, les employeurs ont été formés pour montrer leur soutien à la vie personnelle et familiale des employés parallèlement à leurs performances professionnelles. Toutes les équipes ont suivi des formations pour identifier de nouvelles façons d’optimiser la gestion des horaires et des tâches. Les scientifiques ont également évalué le risque cardiométabolique des participants, en examinant leur pression artérielle au repos, l'HbA1c (hémoglobine glyquée), le HDL (lipoprotéine de haute densité) et le cholestérol total, leur taille et leur poids (indice de masse corporelle) et la consommation de tabac.
Des horaires de travail flexibles permettent de rajeunir le cœur de 10 ans
Selon les résultats, l’intervention sur le lieu de travail n’a eu aucun effet global significatif sur le risque cardiométabolique des employés. Cependant, les travailleurs plus âgés, soit de plus de 45 ans, et ceux présentant un risque initial plus élevé de maladies cardiovasculaires ont vu leur risque d’en souffrir diminuer. Cette réduction était équivalente à cinq à dix ans de changements cardiométaboliques liés à l'âge.
"L'étude illustre à quel point les conditions de travail sont d'importants déterminants sociaux de la santé. Lorsque les conditions de travail stressantes et les conflits travail-famille ont diminué, nous avons constaté une réduction du risque de maladie cardiovasculaire chez les employés les plus vulnérables, sans aucun impact négatif sur leur productivité. Ces résultats pourraient être particulièrement importants pour les travailleurs ayant de faibles et moyens salaires qui ont traditionnellement moins de contrôle sur leurs horaires et les exigences de leur travail et sont sujets à de plus grandes inégalités en matière de santé", a conclu Lisa Berkman, auteur des recherches, dans un communiqué.