- L'hépatite D est le plus petit virus pathogène connu pour affecter l'Homme.
- Elle n'infecte que les personnes déjà infectées par l'hépatite B.
- Le Bénin, le Gabon, la Mauritanie, Nauru (en Océanie) et la Mongolie sont des pays où la prévalence de la VHD est élevée. Elle est inférieure à 1 % en Amérique du Nord et en Europe du Nord et supérieure à 2 % dans certains pays d'Afrique subsaharienne, d'Asie centrale et d'Europe de l'Est.
Selon une publication dans le JAMA, le virus de l'hépatite D (VHD) touche 12 à 72 millions de personnes dans le monde. Il n'infecte que les personnes qui sont également porteuses du virus de l'hépatite B. L'infection peut se présenter sous la forme d'une co-infection aiguë avec le VHB lorsque les deux virus sont contractés ensemble ou sous la forme d'une surinfection lorsque le VHD infecte une personne atteinte d'une infection chronique par l’hépatite B. La co-infection aiguë des deux hépatites est suivie d'une élimination des deux virus chez environ 95 % des patients, tandis que plus de 90 % des surinfections par le VHD aboutissent à une infection chronique par les deux hépatites. Par rapport à l'hépatite B chronique seule, l'hépatite D chronique est associée à une évolution plus rapide vers la cirrhose et à une mortalité plus élevée une fois la cirrhose avérée.
Comment l'hépatite D est-elle diagnostiquée ?
L'infection par le VHD est transmise par lésion cutanée (drogues injectables, tatouage, etc) par exposition percutanée ou par contact avec du sang ou des dérivés sanguins infectés. L'hépatite D est diagnostiquée par une analyse de sang. La présence d'anticorps contre le virus de l'hépatite D indique une infection en cours ou passée, tandis que la présence d'ARN du virus de l'hépatite D indique une infection en cours.
L’hépatite D est dépendante de l’hépatite B
Le test de dépistage de l'hépatite D doit être effectué chez toutes les personnes positives à l'HB, en particulier celles qui présentent des poussées d'hépatite inexpliquées, une hépatite active ou une progression rapide vers la cirrhose. L'hépatite D doit également être testée chez les personnes vivant ou ayant émigré d'un pays où l'hépatite D est fréquente et chez celles qui présentent un risque accru d'exposition (par exemple, les personnes souffrant d'une maladie hépatique avancée et chez les personnes à haut risque d'infection, telles que les personnes qui s'injectent des drogues et les travailleurs du sexe, les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes, les patients sous hémodialyse et les personnes co-infectées par le VIH).
VHD : existe-t-il un vaccin ?
Il n'existe pas de vaccin pour prévenir l'infection par le VHD, mais la vaccination contre l’hépatite B protège aussi de l’hépatite D.
Comment peut-on prévenir l'hépatite D ?
La vaccination contre le VHB est le moyen le plus efficace de prévenir l'hépatite D. Les personnes atteintes d'hépatite D doivent prendre les précautions d'usage, par exemple éviter de partager les rasoirs et les brosses à dents au sein du foyer. Les membres de la famille des personnes atteintes d'hépatite D doivent faire l'objet d'un dépistage de l'hépatite B et être vaccinés contre le VHB s'ils sont susceptibles de l'être.
Les seules thérapies possibles contre l'hépatite D visent à priver le virus des fonctions nécessaires à son cycle de vie qui est assuré par le VHB ou par l'hôte. Selon l'OMS : "Le traitement généralement recommandé dans le cas d’une infection par le VHD est l’interféron alpha pégylé (...) Le bulévirtide est l’un des nouveaux traitements prometteurs contre l’hépatite D."
Des cas d’hépatite D partout dans le monde
Les voies d'infection les plus courantes dans les pays à revenus faibles ou moyens sont l'exposition à des aiguilles contaminées, à du matériel non stérilisé lors d'interventions médicales et le partage d'articles ménagers contaminés, tels que les brosses à dents. Environ 70 % des nouvelles transmissions de VHD dans les pays développés sont associées à la consommation de drogues injectables et aux pratiques sexuelles à risque.