- Presque toutes les fonctions de l’organisme dépendent du rythme circadien de 24 heures, et la synchronisation de cette horloge se fait essentiellement grâce à la lumière naturelle. Les troubles de ce rythme peuvent avoir des conséquences sur le sommeil, le métabolisme, les systèmes cardiovasculaire et immunitaire, l’humeur, la mémoire…
- L’étude révèle qu’avoir un sommeil de mauvaise qualité (trop court ou trop long) et travailler de nuit étaient associés à une pression artérielle élevée par rapport à ceux qui avaient un rythme circadien non perturbé.
- Ouvriers, militaires, métiers du soin, de la sécurité... En France, 4,3 millions de personnes travaillent la nuit, c’est-à-dire entre minuit et cinq heures du matin, selon le Code du travail.
Notre rythme circadien, cette horloge biologique définie par l’alternance entre la veille et le sommeil sur un cycle de 24 heures, régit presque toutes les fonctions du corps humain, comme le métabolisme, la cognition ou encore la fréquence cardiaque. Les perturbations de ces rythmes biologiques peuvent donc laisser le corps désynchronisé, avec des conséquences désastreuses sur la santé.
Pour la première fois, une étude, publiée dans la revue Nature Communications, révèle notamment qu’une horloge biologique bousculée serait associée à un risque accru d’hypertension artérielle et de maladies cardiovasculaires.
Rythme circadien désynchronisé, pression artérielle élevée
C’est en analysant les données de la cohorte de la Biobanque du Royaume-Uni que les chercheurs du Baker Heart and Diabetes Institute, en Australie, sont parvenus à cette conclusion. "Nous avons constaté qu’avoir un sommeil de mauvaise qualité ou travailler de nuit étaient associés à une pression artérielle élevée chez les hommes et les femmes, et dans tous les groupes d'âge", explique le professeur Morag Young, auteur principal de la recherche, dans un communiqué. "Le fait d'avoir des rythmes circadiens désynchronisés, même légèrement, a un impact négatif sur la pression artérielle", et ce, quels que soient l’âge, le sexe ou l’indice de masse corporelle.
L’étude révèle ainsi que les travailleurs de nuit permanents qui dorment moins de six heures sont les plus à risque d’avoir de l’hypertension, tout comme les travailleurs en rotation qui alternent travail de nuit et travail de jour. Mais elle montre également que rester trop longtemps dans les bras de Morphée a un effet tout autant perturbateur sur l’horloge de l’organisme. "Pour maintenir une pression artérielle saine, la durée optimale de sommeil pour un adulte est de sept heures", estiment les chercheurs. Dormir moins ou dormir plus, c’est s’exposer à des risques problèmes de santé.
Favoriser un meilleur sommeil pour moins de risques d’hypertension
"Cette recherche montre qu'en plus des facteurs de mode de vie traditionnels (alimentation, activité physique, alcool...), le travail posté et un mauvais sommeil ont un véritable impact négatif sur le maintien des rythmes biologiques normaux aux niveaux systémique et cellulaire, compromettant ainsi la fonction des organes." Et faisant notamment bondir la pression artérielle, avec un risque pour la santé cardiovasculaire.
Favoriser un meilleur sommeil pourrait être, selon les chercheurs, "un moyen supplémentaire de réduire les chances de développer une hypertension, en particulier chez les travailleurs de nuit et en rotation".