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Virologie

Les purificateurs d'air ne nous empêchent pas de tomber malade

Par Diane Cacciarella

Selon une nouvelle étude, les purificateurs d’air ne réduisent pas le risque d’être contaminé par un agent pathogène, comme un virus, et de tomber malade.

Suchada Tansirimas/iStock
Les dispositifs tels que les lampes germicides, les ioniseurs ou les purificateurs d’air ne seraient pas si efficaces.
Le risque d’être contaminé par un agent pathogène et de tomber malade ne serait pas réduit.
Pour l’instant, les études menées sur ce sujet pendant la crise de la Covid-19 n’ont pas été publiées.

Avec l’épidémie de la Covid-19, beaucoup de gérants de salles de sport ou de restaurants ont installé des purificateurs d’air dans leurs établissements. L’objectif était de protéger les clients du virus pour leur permettre de revenir dans ces lieux, où le risque de contamination - due à la fréquentation - était élevé. Mais ces appareils sont-ils vraiment efficaces ? 

On peut tomber malade même avec un purificateur d’air

Selon une nouvelle étude publiée dans la revue Preventive Medicine, les purificateurs d’air ne réduiraient pas le risque de tomber malade. En effet, selon les chercheurs de l'Université d'East Anglia (UEA), en Angleterre, ils ne permettent pas d’éliminer les agents pathogènes présents dans l’air.

Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont fait une méta-analyse des études publiées sur ce sujet entre 1970 et 2022. Aucune n’a été réalisée pendant la crise sanitaire de la Covid-19 car les résultats de celles relatives à cette période n’ont pas encore été publiés.

"Les technologies de traitement de l'air peuvent être coûteuses, explique Paul Hunter, membre, professeur de la Norwich Medical School de l'UEA, dans un communiqué. Il faut donc mesurer les bénéfices par rapport aux coûts et comprendre les capacités actuelles de ces technologies." L’objectif de la méta-analyse était donc de mesurer l'efficacité des technologies - lampes germicides, ioniseurs, purificateurs d’air - pour traiter l'air intérieur dans le but de prévenir les infections respiratoires ou gastro-intestinales. 

Pour cela, le critère minimum était que les participants aient passé au moins 20 heures par semaine dans des espaces intérieurs partagés soumis à des stratégies de traitement de l'air censées modifier le risque d'infections ou de symptômes respiratoires ou gastro-intestinaux. Les 32 études choisies ont toutes été menées dans des contextes réels comme des écoles ou des maisons de retraite.

Un risque élevé de contamination par un agent pathogène comme un virus

Résultats : en conditions réelles, les scientifiques n’ont pas trouvé de preuves appuyant l’efficacité de ces dispositifs sur le risque de contamination. Ainsi, ils estiment que le risque d’être infecté par un agent pathogène, comme un virus, et de tomber malade reste élevé même lorsque ces dispositifs sont installés. 

"Il y avait quelques faibles preuves que les méthodes de traitement de l'air réduisaient le risque d'infection, mais ces preuves semblent biaisées et déséquilibrées, conclut le Dr Julii Brainard, chercheur à la Norwich Medical School de l'UEA. Nous soupçonnons fortement l'existence d’études pertinentes avec un effet très mineur ou nul, mais celles-ci n'ont jamais été publiées. Nos résultats sont décevants. … mais il est essentiel que les décideurs en matière de santé publique aient une vision complète de la situation. J'espère que les études réalisées pendant la [crise sanitaire de la] Covid-19 seront bientôt publiées et que nous pourrons porter un jugement plus éclairé sur la valeur du traitement de l'air pendant la pandémie."