La cirrhose constitue le dernier stade évolutif de la fibrose associée aux maladies chroniques du foie, selon l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP). En France, 200.000 à 500.000 personnes sont touchées.
Les cellules étoilées responsables de la fibrose hépatique
Le Manuel MSD définit la fibrose comme la formation d’une quantité anormalement abondante de tissu cicatriciel dans le foie, qui se produit lorsque cet organe essaie de se réparer et de remplacer des cellules endommagées. Les processus qui déclenchent la formation de ce tissu cicatriciel sont cellulaires.
Actuellement, il n’existe pas de traitement curatif contre la fibrose. Les médecins essaient généralement de contrôler les causes de la fibrose, comme l’obésité ou le diabète, et des médicaments permettent d’améliorer la fonction hépatique sur plusieurs années, mais ils n’ont pas d’impact sur la fibrose en elle-même.
Une nouvelle étude, publiée dans le Journal of Hepatology, montre qu’il serait possible d’agir sur les cellules responsables de la formation du tissu cicatriciel à l’origine de la fibrose. Plus précisément, il s’agit des cellules dites étoilées du foie, car la forme ressemble à une étoile.
Une hormone permet d’inactiver les cellules étoilées
"Nous avons trouvé un moyen d'inactiver ces cellules et ainsi de stopper le processus fibrogène, explique le professeur Kim Ravnskjaer, dans un communiqué. Cela pourrait [être un moyen, ndlr] d’arrêter la formation de tissu cicatriciel."
Lors de leur travaux, les scientifiques ont trouvé une hormone, appelée polypeptide intestinal vasoactif (VIP), qui peut stopper la formation du tissu cicatriciel en agissant sur les cellules étoilées. Le VIP est une hormone “naturellement présente dans l'intestin et les neurones, d'où elle est libérée lorsque nous mangeons, poursuit Kim Ravnskjaer. Les cellules étoilées du foie, en particulier, ont une forte expression des récepteurs VIP à leur surface. VIP stimule l'apport sanguin au foie mais semble également maintenir les cellules étoilées inactives."
À terme, cette découverte pourrait permettre, selon les scientifiques, de développer un traitement contre la fibrose hépatique, en utilisant l’hormone VIP. "Cela pourrait aboutir à de nouvelles façons de traiter les patients, indique Kim Ravnskjaer. Par exemple, on pourrait développer des hormones synthétiques conçues pour cibler les récepteurs de cellules spécifiques."
Jusqu’à présent, les traitements contre la fibrose hépatique à l’étude en laboratoire ont toujours montré des effets secondaires néfastes. C’est pour cette raison qu’ils ne sont pas autorisés. Mais, selon Kim Ravnskjaer, agir sur les cellules responsables de la fibrose, grâce à cette hormone, pourrait éviter ces conséquences néfastes pour les patients. "Plus nous pouvons cibler les bonnes cellules avec précision, moins il y aura d'effets secondaires et mieux ce sera pour le patient”, conclut Kim Ravnskjaer. Mais avant cela, les scientifiques doivent encore mener de nombreuses recherches.