Les colorations pour cheveux ne datent pas d’hier ! Dans le Nord-Est de l’Afrique, les Égyptiens utilisaient déjà le henné pour mettre en valeur leur chevelure et leur barbe. L’Histoire raconte que le grand Ramsès II lui-même ne pouvait pas se passer des colorations pour cacher ses cheveux blancs. Teintures à base de blanc de céruse, de vermillon, préparations à base de soude, poudres de violettes ou d’iris… Au fil du temps, les techniques pour se colorer les cheveux se diversifient, jusqu’au début du XXème siècle qui marque un réel tournant : la naissance de la coloration permanente grâce au chimiste Eugène Schueller. Mais ces nouvelles teintures capillaires contiennent un grand nombre de produits chimiques, dont certains seraient liés à un risque accru de cancer.
Jusqu’à 5.000 produits chimiques dans une teinture capillaire
“Ces produits chimiques peuvent perturber les actions et les niveaux d'hormones dans votre corps et augmenter le risque de cancer”, explique le Dr Chirag Shah, radio-oncologue à la clinique de Cleveland. Les teintures permanentes sont celles qui contiennent le plus de substances chimiques par rapport aux teintures semi-permanentes ou temporaires. Les colorations foncées ont également des concentrations plus élevées de ces produits chimiques.
Coloration des cheveux et cancer : quels sont les liens ?
Plusieurs études ont mis en avant des liens entre les colorations capillaires et différents types de cancers, tels que :
- le cancer de la vessie : une association a été trouvée pour les personnes qui travaillent régulièrement avec des teintures, mais pas chez celles qui se font teindre les cheveux ;
- le cancer du sein : une vaste étude publiée en 2019 dans l'International Journal of Cancer et impliquant plus de 50.000 femmes, montre que les personnes qui utilisent régulièrement des teintures capillaires permanentes ont un risque plus élevé de développer un cancer du sein que celles qui n'en utilisent pas, avec un risque accru de 45 % pour les femmes noires, contre un risque accru de 7 % pour les femmes blanches ;
- cancers de la peau et de l’ovaire : une étude observationnelle publiée en 2020 dans le British Medical Journal associe les colorations permanentes à un risque accru de développer des cancers de la peau, de l’ovaire et du sein.
Facteurs de risque de cancer : peut-on continuer à se teindre les cheveux ?
Pesticides, pollution atmosphérique, aliments ultra-transformés… Nous sommes quotidiennement exposés à différents facteurs de risque de cancer. Réduire au maximum cette exposition pour se protéger est donc une évidence, même si cela ne nous donne pas pour autant la certitude que le cancer ne nous touchera pas.
Si la coloration reste un indispensable pour vous, des alternatives moins toxiques et plus naturelles existent, comme la coloration végétale qui ne contient pas d’oxydants ou de substances néfastes. Le henné est également une bonne solution. Il faut néanmoins s’attendre à un changement de couleur moins radical que ce qui est possible de faire avec les colorations permanentes classiques.
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