La solitude est une “menace urgente pour la santé”, estime l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), dans un communiqué qui annonce la création d’une nouvelle Commission sur le lien social. L’objectif est de mettre en place des solutions à l’échelle mondiale contre ce problème, indépendamment du niveau de revenu des pays
La solitude impacte la santé mentale et physique
"Les taux élevés d’isolement social [l’insuffisance de relations sociales, ndlr] et de solitude [la douleur sociale liée au manque de contact, ndlr] dans le monde ont de graves conséquences sur la santé et le bien-être, indique le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. Les personnes qui n’ont pas suffisamment de liens sociaux étroits sont davantage exposées au risque d’accident vasculaire cérébral, d’anxiété, de démence, de dépression, de suicide et bien d’autres maladies."
Dans le monde, une personne âgée sur quatre souffre d’isolement social, d’après l’OMS. Mais cela touche aussi les adolescents, dont 5 à 15 % souffrent de solitude. En France, SOS Amitié note, dans son 12ème observatoire des souffrances psychiques publié en 2022, que les appels venant des jeunes de moins de 14 ans ont augmenté de 40 % en deux ans.
L’isolement et la solitude sont difficiles à vivre et ont un impact sur la santé mentale (risque de dépression, d'anxiété) et physique (maladies cardiovasculaires, santé osseuse, maladies digestives, etc). D’après l’OMS, “le manque de liens sociaux entraîne un risque de décès précoce équivalent, voire supérieur, à d’autres facteurs de risque mieux connus, tels que le tabagisme, l’abus d’alcool, l’inactivité physique, l’obésité et la pollution de l’air”.
Lutter contre l’isolement et la solitude à l’échelle mondiale
L’objectif de cette nouvelle commission de l’OMS est donc de faire du lien social une priorité en santé mondiale et d'analyser la façon dont il améliore le bien-être et la santé à tout âge, mais aussi l'économie, le développement social et l'innovation. Autrement dit, les bienfaits du lien social à tous les niveaux de la société.
Cette commission, prévue sur trois ans, “présentera des solutions permettant d’établir des liens sociaux à grande échelle” dans le cadre d’un programme mondial. Pour l’instant, onze membres ont été nommés, mais d’autres devraient les rejoindre par la suite.
"Étant donné les profondes conséquences de la solitude et de l’isolement sur la santé et la société, nous avons l’obligation de consentir les mêmes investissements pour reconstruire le tissu social de la société que ceux que nous avons faits pour répondre à d’autres problèmes de santé mondiaux, tels que le tabagisme, l’obésité et la crise relative à l’addiction", indique Vivek Murthy, Chirurgien général des États-Unis d’Amérique et coprésidant de la Commission.