- L'association 60 Millions de consommateurs a analysé une centaine de produits premier prix, dont des jambons.
- Elle constate que seul un de ces jambons ne contient pas de nitrites.
- Or ces composés, utilisés comme conservateurs, sont associés à une augmentation du risque de cancer colorectal.
Gare aux jambons premier prix ! L’association 60 Millions de consommateurs alerte sur la mauvaise qualité de ces charcuteries : tous les jambons premier prix contiennent des nitrites de sodium, sauf un. Or ce composé, utilisé comme conservateur, augmente le risque de cancer colorectal.
???? Stop aux #nitrites dans les #jambons blancs premiers prix !
— 60 Millions de consommateurs (@60millions) November 18, 2023
Alors que le rôle de cet additif dans le développement du cancer colorectal est avéré, les fabricants en utilisent et ne comptent pas s’en passer. Malgré les recommandations de l'@Anses_frhttps://t.co/q7Lel3IApM pic.twitter.com/KExahSywsw
Les jambons premier prix contiennent presque tous des nitrites
Dans son dernier numéro, 60 Millions de consommateurs publie une analyse de 110 aliments premiers prix, vendus dans différentes enseignes. En ce qui concerne la charcuterie, l’association constate que tous les jambons vendus à moins de 16,56 euros le kilo contiennent des nitrites de sodium. Seul le jambon supérieur avec couenne de la marque Monique Ranou, commercialisé par Intermarché, n’en compte pas parmi ses ingrédients : il est à 14,58 euro le kilo. Pour les jambons de marque distributeur, les produits sans nitrite sont en moyenne à 21,29 euros le kilo. Quant aux produits de marque sans nitrite, ils peuvent coûter jusqu’à 31,49 euros le kilo. "Si on a un petit budget, il est ainsi impossible de se passer de nitrite de sodium dans le jambon, conclut 60 Millions de consommateurs. Il faut débourser 20 % de plus (chez E. Leclerc) et même 65 % supplémentaires (à Auchan) pour acheter un jambon sans nitrite de marque de distributeur équivalente."
Nitrites : il est nécessaire de réduire leur présence dans notre alimentation
L’association estime que les distributeurs ne comptent pas encore se passer de ces substances, malgré les risques pour la santé. Dans un communiqué paru en 2022, l’Anses confirme l’existence d’une association entre le risque de cancer colorectal et l’exposition aux nitrites et/ou aux nitrates, qu’ils soient ingérés par la consommation de viande transformée, ou via la consommation d’eau de boisson. "Plus l’exposition à ces composés est élevée, plus le risque de cancer colorectal l’est également dans la population", rappelle-t-elle. En France, plus de 47.500 nouveaux cas ont été dépistés en 2023.
"Au regard des connaissances actuelles de leurs effets sur la santé humaine, l’Anses préconise de réduire l’exposition de la population à ces substances par des mesures volontaristes en limitant l’exposition par voie alimentaire." Selon ses estimations, la moitié de l’exposition aux nitrites provient de la consommation de charcuterie "du fait des additifs nitrités utilisés pour leur préparation".
Cancer colorectal : peut-on se passer de nitrites ?
Les nitrites sont utilisés pour réduire le développement des bactéries dans les charcuteries. Pour l’Anses, il demeure possible de diminuer leur utilisation, en utilisant d’autres moyens pour limiter le risque de contamination. "Par exemple, pour le jambon cuit, la réduction des nitrites pourrait s’accompagner du raccourcissement de la date limite de consommation, estime l’agence. Pour le jambon sec, cela supposerait un contrôle strict du taux de sel et de la température au cours des étapes de salage, de repos et d’affinage du produit." En revanche, les extraits végétaux utilisés en remplacement des additifs nitratés ne sont pas considérés comme une alternative car ils contiennent naturellement des nitrates, qui se convertissent en nitrites sous l’effet de bactéries.