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Installation des professionnels de santé

Déserts médicaux : "la fracture sanitaire est abyssale" selon l’UFC-Que choisir

Par le Dr Caroline Pombourcq

L’association UFC-Que Choisir a saisi le Conseil d’État face à l’aggravation des déserts médicaux.

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L’association UFC-Que Choisir a saisi le Conseil d’État face à l’aggravation des déserts médicaux.
L’association a mis en avant les difficultés d’accès aux soins géographiques et financiers.
Le ministre de la Santé explique qu’il est difficile de contraindre les médecins à s’installer de force quelque part, au risque de les voir démissionner.

Après la mise à jour de sa cartographie interactive permettant de visualiser le nombre de médecins libéraux accessibles par patient et par commune, UFC-Que Choisir a porté plainte contre l’État. En effet, elle estime que "83 % des Français résident dans un désert médical pour au moins une profession parmi les généralistes, pédiatres, gynécologues et ophtalmologues ne pratiquant pas de dépassements d’honoraires". Et que "ce chiffre alarmant souligne l’état d’accès aux soins en France".

Des difficultés d’accès aux soins grandissantes

L’association a mis en avant les difficultés d’accès géographiques et financiers aux soins. Selon elle, "En France, la fracture sanitaire est abyssale. Deux raisons s'additionnent et nourrissent ce phénomène : la mauvaise répartition des professionnels libéraux de santé et les dépassements d'honoraires qui ne cessent de progresser".

Le 21 novembre 2023, une dizaine de membres de l’association UFC-Que Choisir se sont rassemblés devant le ministère de la Santé en brandissant des pancartes et s'entourant de rubans de chantier. Ils souhaitaient ainsi alerter sur la difficulté de l’accès aux soins. En effet, selon les chiffres de l’UFC-Que choisir, l’étendue des déserts médicaux continue de progresser. La situation est critique, surtout dans trois spécialités (ophtalmologie, gynécologie et pédiatrie).

Déserts médicaux : une pétition pour faire pression sur les pouvoirs publics

C’est pour toutes ces raisons que l’UFC-Que choisir a également mis en place une campagne nationale #MaSanteNattendPlus, "pour alerter et mobiliser l’opinion afin de faire pression sur les pouvoirs publics pour qu’ils prennent enfin des mesures contraignantes et efficaces".

Le but de leurs actions est d’interpeller le gouvernement sur cette fracture sanitaire, car l’association juge que l’état "freine des 4 fers pour instaurer une régulation à l’installation". Et estimant une totale absence de réponse de l’État, UFC-Que choisir a décidé de saisir le Conseil d’État pour "inaction". À ce titre, l'association demande à la population de signer une pétition ,"Accès aux soins : j’accuse l’état", pour soutenir leur action en justice.

L’association espère ainsi que le gouvernement va "prendre des mesures efficaces et contraignantes et ainsi respecter la Constitution de 1946 qui garantit à tous la protection de la Santé".

Déserts médicaux : le gouvernement répond à cette action en justice

Cependant, le ministre de la Santé s’est dit "énervé", jeudi 23 novembre, dans une interview du journal Libération, après cette action en justice. Par rapport aux mesures de régulation des installations des médecins, il reste clair et précise "qu'on nous accuse d'inaction m'énerve. Laisser planer cette idée que, pour les politiques, la vie des gens serait un décor dans lequel on se balade est insupportable. Je ne suis pas déconnecté".

Par ailleurs, le gouvernement n'est "effectivement pas d'accord pour contraindre un médecin (...) à s'installer quelque part. Parce que l'on est convaincu que le remède serait pire que le mal", que les médecins risqueraient alors de "changer de métier".