- D’après cette étude, la déficience auditive peut entraîner des changements dans les zones du cerveau liées au traitement des sons et à l'attention, changements qui augmentent le risque de démence.
- Plus de 55 millions de personnes sont atteintes de démence dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la Santé. Dans 60 à 70 % des cas, elle est liée à la maladie d’Alzheimer.
- La perte de l’audition ou de l’acuité auditive concernerait plus de 10 % de la population française, selon l’Assurance Maladie.
La perte de l’audition ou de l’acuité auditive, qui concernerait plus de 10 % de la population française selon l’Assurance Maladie, est connue pour être liée à un risque accru de démence, mais pourquoi ? Une nouvelle étude sur le cerveau, publiée dans le Journal of Alzheimer’s Disease, nous en apprend davantage sur les origines d’une telle association.
Perte de l'ouïe : tests auditifs et IRM du cerveau réalisés
Dans le cadre de leurs travaux, les chercheurs de l’Université de Californie à San Diego et du Kaiser Permanente Washington Health Research Institute, aux Etats-Unis, se sont appuyés sur les résultats d’une étude lancée en 1972 et menée sur une cohorte de 130 participants. Tous ont subi des tests de seuil auditif lors de visites dans des cliniques de recherche entre 2003 et 2005, puis des examens IRM entre 2014 et 2016.
Après analyse de leurs données, il apparaît que les volontaires qui souffraient de problèmes d’ouïe présentaient des différences microstructurelles dans les zones auditives du lobe temporal, dans les zones du cortex frontal impliquées dans le traitement de la parole et du langage, ainsi que dans les zones impliquées dans la fonction exécutive, peut-on lire dans un communiqué.
La déficience auditive associée à un risque accru de démence
"Ces résultats suggèrent que la déficience auditive peut entraîner des changements dans les zones du cerveau liées au traitement des sons [et dans celles] liées à l'attention", explique la professeure Linda K. McEvoy, autrice principale de l’étude. Elle ajoute : "L'effort supplémentaire nécessaire pour essayer de comprendre les sons peut produire des changements dans le cerveau qui entraînent un risque accru de démence."
"Si c'est le cas, les interventions qui aident à réduire l'effort cognitif nécessaire pour comprendre la parole – telles que l’utilisation des sous-titres à la télévision et dans les films, les applications de synthèse vocale, les appareils auditifs et la visite de personnes dans des environnements calmes au lieu d'espaces bruyants – pourraient être essentielles pour protéger le cerveau et réduire le risque de démence."
Pour rappel, depuis janvier 2021, en France, les appareils auditifs dits de première catégorie sont intégralement remboursés par l’Assurance Maladie et les complémentaires santé.